La naissance du Xénomorphe, créature biomécanique imaginée par H.R. Giger
Plusieurs dizaines de millions de personnes ont été terrorisées par le Xénomorphe, un monstre né dans les cauchemars d'Hans Ruedi Giger puis transposé au cinéma en 1979 par le réalisateur britannique Ridley Scott. Retour sur la genèse d'Alien.
Hans Ruedi Giger fait des cauchemars, beaucoup de cauchemars. Pour les exorciser, il dessine, il peint, il sculpte. Un besoin vital qu'il assouvit dans son atelier zurichois. Avec son aérographe, sorte de pistolet à encre, il crée sans esquisse des personnages et des scènes à la fois morbides et fantastiques. Ses passions croisées pour l'anatomie humaine et le dessin industriel donnent naissance à ce qu'il appelle l'art bio-mécanique.
"Je prends toujours des pièces de la nature et de technique et puis je mixe ça. Ça donne des biomécanoïdes", dit-il dans une archive de la RTS.
Cauchemars au cinéma
L'univers de Giger va croiser celui du cinéma en 1976. Steve O'Banon, scénariste américain, présente les oeuvres de Giger au réalisateur Ridley Scott avec qui il travaille sur un projet de long-métrage, le futur "Alien". Quand il voit le tableau Necronom IV, le réalisateur imagine enfin le personnage principal de son film.
Tout ce que j'ai, c'est la peur et ça me donne la force de faire la peinture.
Pour répondre aux besoins du scénario, Giger rend sa créature encore plus effrayante. La première maquette du monstre est conçue à partir de vrais ossements humains assemblés avec de la pâte à modeler sur des tuyaux et des pièces de moteur.
Giger se déplace ensuite dans les studios londoniens du tournage pour modeler le costume directement sur l'acteur.
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À sa sortie en salle, le premier opus d'"Alien" gagne immédiatement le statut de film culte. Récompense suprême pour Giger, il devient le premier Suisse de l'histoire à remporter un Oscar pour les effets visuels du film. Mais Hollywood ne fait franchement pas rêver notre artiste.
C’était la première et peut-être la dernière fois que je travaille pour le cinéma, parce que c’est tellement de stress. C’est trop pour moi.
Le papa d'Alien confie qu'il aime bien travailler "tranquillement". Quand il doit travailler pour un film, il trouve que "c’est toujours l’argent et le temps qui comptent, pas la qualité".
Le Xénomorphe continue pourtant d'accompagner Giger jusqu'au bout. Deux ans avant sa mort, en 2014, Ridley Scott fait encore appel à ses créations pour le film "Prometheus", sorte de récit pré-historique à la saga "Alien".
Sujet TV Frédéric Miara/Adaptation web Miruna Coca-Cozma
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