A travers son projet "Unequal Scenes", le photographe américain Johnny Miller montre la juxtaposition des quartiers riches et des quartiers pauvres dans les grandes villes à travers le monde. Durban en Afrique du Sud, Mumbai en Inde, Mexico City au Mexique et bien d'autres villes témoignent ainsi, sous l'objectif du drone du photographe, de la promiscuité entre belles villas et bidonvilles. Pour séparer ces quartiers si différents, une simple bande d'arbres ou une petite route la plupart du temps.
Si le drone permet à Johnny Miller d'obtenir le rendu hallucinant de ses clichés, il lui permet aussi de garder, dit-il, "une distance émotionnelle". Américain installé au Cap, en Afrique du Sud, le photographe s'est vu confronté à l'architecture propre à l'époque de l'apartheid - pour éviter que les communautés noires et blanches ne se côtoient, des zones tampons avaient été créées. Johnny Miller, avec son oeil de professionnel, a tout de suite trouvé cela étrange.
Montrer la séparation des richesses
En 2016, le photographe s'achète un drone et repense à cette particularité architecturale qui l'a tant marqué à son arrivée au Cap. Il se dit qu'il serait intéressant de photographier ces endroits depuis les airs, pour rendre visible et visuelle cette séparation territoriale.
Il commence son projet en Afrique du Sud, mais réalise rapidement qu'il en va de même dans les autres pays. Il élargit alors son projet au monde entier. Pour trouver les endroits à photographier, il utilise parfois de vraies cartes, des cadastres de villes et des relevés topographiques. Il se sert de Google Earth et s'inspire aussi du bouche à oreille, son projet commençant à être connu. Une fois la zone repérée, il la survole avec son drone pour prendre ses clichés.
Avec ce projet, Johnny Miller explique qu'il souhaite exposer de manière objective et crue ces situations de juxtaposition où les inégalités se dévoilent de façon criante.
Sujet radio de Claire Mudry
Adaptation web: Lara Donnet