Le bestiaire de l'illustrateur jurassien Guznag s'exporte à Paris
En entrant dans l'atelier de Guznag on hésite entre illustrateur et taxidermiste. Le lieu est aménagé pour nourrir son inspiration, les bestioles servent de modèles. Pour les immortaliser, il ne les empaille pas, il les dessine.
Le Jurassien a appris à dessiner en recopiant les animaux et tout ce qui l’entourait. "J’ai toujours fait des collections d’insectes étant petit", dit-il à la RTS. Son bestiaire est placé dans des situations d’humains: au bistrot, en promenade et souvent dans sa ville de Porrentruy qui est une vraie source d’inspiration.
Porrentruy est une ville magnifique. Elle a été pas mal préservée, il y a encore beaucoup de vieux bâtiments, les pavés, tous ces toits qui sont entreposés anarchiquement. Je trouve ça magnifique.
Fait main
Pour travailler, Guznag sort une seule planche, comme un peintre face à sa toile. Un premier jet au crayon, une confirmation à l’encre de Chine et enfin, vient la couleur. Une technique presque anachronique, à une époque où l’ordinateur est souvent un des outils incontournables des illustrateurs.
Travailler à la main fait gagner du temps à l’artiste bruntrutain, amoureux des outils qui "grattent sur le papier". D’abord artiste de commande, Guznag s’est fait une renommée régionale via des expositions et a gagné en liberté.
Son coup de crayon a tapé dans l’œil de la galerie parisienne Maghen, avec qui l'artiste collabore depuis plus de deux ans. L'année passée, une de ses illustrations a trouvé preneur lors d'une vente organisée par Christie's, à Paris.
Cédric Adrover/mcc