La Robert Walser Sculpture de Thomas Hirschhorn ouverte au public

D'une surface de 1'300 m², cette installation est une imposante construction en bois qui repose essentiellement sur des palettes. Un ensemble hétéroclite conçu par l'artiste suisse Thomas Hirschhorn qui invite la population à la rencontre de la vie et de l'oeuvre de l'auteur de langue allemande Robert Walser, né à Bienne en 1878.

Repenser l'oeuvre de Robert Walser

Tous les jours, une trentaine de Biennoises et de Biennois accueillent les visiteurs sur le site et offrent du Robert Walser à entendre et à découvrir. Tout cela dans le but de questionner et de repenser l'auteur et son oeuvre.

Mon rêve, c'est que cet événement soit tellement fort, tellement intense qu'on n'oublie plus jamais Robert Walser. Et que l'on arrive à cette soi-disant éternité non pas par l'objet ou le matériau, mais par la densité, la beauté, et peut-être la force transformatrice des moments vécus sur place. C'est ça que je veux créer.

Un projet semé d'embûches

Mais Thomas Hirschhorn est un artiste qui ne laisse pas indifférent et ce projet ne s’est pas fait sans embûches. Plaintes ou démissions, l'installation a subi les foudres des compagnies de taxis actives aux abords de la gare centrale. Puis ce sont les cyclistes qui se sont agacés à leur tour de ne plus pouvoir garer leurs vélos. Finalement, Hirschhorn a réussi à en faire des alliés.

>> A lire : "Le jeu c'est de confronter les passants, de créer des tensions"

Ayant pris du retard, l’exposition, qui était prévue initialement en 2018 a été reportée d’un an. Et en mars, le président du conseil de la Fondation Exposition Suisse de Sculpture à Bienne qui accueille ce projet, et son administratrice, ont décidé de jeter l’éponge: trop compliqué de travailler avec Thomas Hirschhorn.

Un coût de 2 millions

S’ajoute aussi le coût de l’installation. Le projet a bénéficié d'un budget de 1,35 million de francs. Lorsque Thomas Hirschhorn annonce qu'il coûtera finalement 2 millions, on lui propose de réduire son projet. Il rétorque alors que c’est une question de vie ou de mort: "Si l'on est artiste, c'est qu'on a une mission. On est prêt à vivre pour cette mission, comme on est prêt à mourir pour cette mission. Ce n'est rien de dramatique, c'est juste comme ça. On fait le travail, quoi que ça coûte" explique-t-il à la RTS. Depuis, une campagne de crowdfunding a été lancée pour recueillir les fonds manquants.

Sujet radio: Florence Grivel/aq/ats

La "Robert Walser-Sculpture" , du 15 juin au 8 septembre 2019, Place de la gare de Bienne. Ouvert tous les jours de 10h à 22h. Gratuit.