A Lausanne, des jardins contemporains s'insinuent dans les rues, sur les places, dans des terrains en friche, sur des façades ou toitures. Une trentaine en tout, réalisés par des équipes internationales et locales. Des jardins, mais aussi des installations, des sculptures, et beaucoup d'autres surprises.
L'édition précédente, il y a 5 ans, s'appelait "Landing", il était question de jardins hors-sol qui descendaient du ciel et se posaient en ville. Cette année, l'édition est intitulée "La Pleine terre", on revient donc aux fondamentaux. Des fondamentaux comme l'eau par exemple, indispensable pour irriguer la ville et la terre.
En balade au parc Jean-Jacques Mercier
Sur la ligne du bus 9 – l'axe du festival - en direction de Pully, devant le parc Jean-Jacques Mercier sur l'avenue du Léman, un parc-jardin symétrique se déploie sur plusieurs paliers, avec un bel escalier en son centre. L'équipe de ce jardin a ajouté ses folies et ses surprises, tout en infusant aussi un esprit écologique de pointe.
Soudain, une machine à brume s'enclenche, ça rafraîchit. Au bas de l'escalier, une drôle de sculpture métallique verticale incurvée et grillagée: il s'agit d'un attrape brouillard.
Ce jardin, on le doit notamment à Emmanuelle Agustoni et Marine Fleury qui forment avec deux autres artistes, Marie-Astrid Chavanes et Myriam Treiber, l'équipe Pranvera de Lausanne Jardin 2019.
Parler du cycle de l'eau
Montrer qu'il existe de nouvelles solutions concernant les changements climatiques qui nous attendent dans les villes, c'est aussi l'un des aspects de Lausanne Jardins. La brume du parc Jean-Jacques Mercier permet de tempérer les îlots de chaleurs urbains, explique Monique Keller, commissaire de l'exposition, au micro de la RTS.
La récupération de l'eau de ruissellement, les attrapes brouillard ou les machines à brume sont autant d'éléments ludiques et intrigants que propose la manifestation et qui doivent aussi permettre une réflexion sur le climat et l'écologie.
La voix des arbres
Après la visite d'un parc, une balade embrumée, s'offrent parfois un panorama sur le lac, un banc, ou l'ombre d'un arbre qui invitent le visiteur à s'arrêter. Des voix semblent alors venir des arbres qui entourent les lieux. Une manière de générer une prise de conscience.
Au parc Jean-Jacques Mercier, qui est un arboretum, il y a 350 espèces d'arbres. On voulait parler des arbres existants et disparus de ce parc.
Un arbre récite les disparus avec les voix d'une femme et d'un homme, à pleine voix. Tandis que les arbres existants sont récités à voix basse", explique Marine Fleury.
L'installation du parc Jean-Jacques Merci donne de la voix à ceux qui n'en ont pas: la nature en général, et celle qu'on a détruite en particulier. Une oeuvre qui est un bon exemple de la volonté de la manifestation à sensibiliser à l'état d'urgence.
"Si l'on veut que les villes restent habitables et agréables, il faut prendre soin de ce qui reste de nature, de cette pleine terre, cette terre profonde qui permet aux végétaux, aux arbres, de prendre racine, de s'épanouir et de nous offrir leur ombre pour notre bien-être à nous", conclut Monique Keller.
Sujet radio: Florence Grivel/mcc
Lausanne Jardins 2019, à Lausanne, jusqu'au 12 octobre.