Pour certains mordus de photographie, c'est le lieu de pèlerinage incontournable de l'été. En 50 ans, les Rencontres de la photographie d'Arles ont colonisé toute la ville et mis en avant près de 1800 photographes. L'an dernier, la manifestation a enregistré 140'000 visiteurs.
Une aventure qui a commencé en 1970. Les Rencontres photographiques sont alors en marge d'un autre rendez-vous arlésien. Les fondateurs, des amis photographes avertis, attirent 200 visiteurs.
Il y avait des lieux d'exposition improbables, des garages par exemple
Présidente de l'événement de 1977 à 1984, Maryse Cordesse se souvient avec tendresse des jeunes années. "Ce qui avait de merveilleux, c'est que les photographes étaient là, la plupart des grands étaient encore vivants, et ils nous parlaient de leurs oeuvres alors que celles-ci passaient", raconte-t-elle dans le 19h30. "Il y avait des lieux d'exposition improbables, des garages par exemple, mais il n'y avait pas encore les ateliers qui ont offert des espaces d'exposition énormes par la suite."
Petit à petit, les stars du moment se donnent rendez-vous dans la cité provençale autour de ce qui devient le huitième art. A l'image du peintre David Hockney ou de la réalisatrice Agnès Varda.
Les Rencontres sont un véritable sismographe de l'histoire de la photographie
Depuis un demi-siècle, les Rencontres collent à l'air du temps, à rebours ou en avance. Elles osent, choquent parfois. "Les Rencontres sont un véritable sismographe de l'histoire de la photographie", explique l'historienne de la photographie Françoise Denoyelle. "La photographie au départ c'était le noir et blanc. Ensuite, la couleur est arrivée et le numérique au tournant des années 2000, puis la photographie contemporaine et tout ce que l'on peut faire avec internet."
Le dynamisme du plus vieux festival photo du monde tient à l'audace de ceux qui le président, mais aussi aux mécènes. La Bâloise Maja Hoffmann, avec sa Fondation Luma et son parc des Ateliers, a offert d'immenses lieux d'exposition.
A mesure que la photographie s'est démocratisée, les visiteurs ont aussi évolué. "Le large public des touristes est arrivé. La majorité des gens qui viennent regarder les expositions ne sont pas des professionnels de la photographie, ce sont des vacanciers qui viennent", indique Françoise Denoyelle. "Pour beaucoup d'entre eux, ce seront les seules expositions de photographie de l'année."
Des Rencontres photographiques dans une Arles photogénique, un autre secret de longévité…
Reportage de Marie-Emilie Catier