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Les CFF font une halte au musée du design de Zurich

Pour la première fois, une exposition présente une perspective globale sur les contributions des CFF dans le domaine de l’architecture, du design industriel et de la communication visuelle. [museum-gestaltung.ch - SBB CFF FFS]
Un musée zurichois met à l’honneur les objets emblématiques des CFF / Le 12h30 / 2 min. / le 15 novembre 2019
Depuis près d'un demi-siècle, les CFF sont attachés à une identité visuelle très reconnaissable. Celle-ci est aujourd’hui consacrée par une exposition au musée du design de Zurich.

Jusqu'en janvier, l'exposition "SBB CFF SSF" présente les contributions des CFF en matière d'architecture, de design industriel et de communication visuelle.

Objets originaux, photographies, affiches, installations vidéo et chemins de fer miniatures plongent les visiteurs dans l’histoire visuelle des CFF.

Une identité visuelle uniformisée

Bruits de roulement sur des rails et annonces dans les hauts-parleurs: une installation sonore immerge les visiteurs du musée du design de Zurich dans un hall de gare. On s'y croirait.

Un mobile avec des panneaux de gares est suspendu au-dessus d'un tableau d'affichage: Vevey, Thoune, Unterterzen. Les noms des villes sont tous écrits en blanc sur un fond bleu foncé, mais dans différentes polices de caractères. Il faut dire que les panneaux, le lettrage sur les wagons, le papier à lettres, l’affichage des horaires de train et les pictogrammes n'ont été uniformisés qu'en 1980.

C’est à Josef Müller-Brockmann, pionnier du graphisme suisse, qu’on doit l’identité visuelle des CFF telle qu’on la connaît aujourd’hui. Depuis cette époque, les chemins de fer fédéraux ont un look standard dans tout le pays.

>> A regarder: l'émission de SRF sur le design des CFF (en allemand)

L'émission "Les CFF, trend-setters du design"

Un programme colossal

Les chemins de fer fédéraux restent attachés depuis près de 40 ans à ce style visuel primé, contrairement à la plupart des autres entreprises ferroviaires européennes. Pour le conservateur Andres Janser, une exposition sur ce thème s'imposait donc, d'autant plus que le musée possède lui-même d'importantes pièces représentatives de l’identité visuelle des CFF.

L'exposition met en lumière le design de l’entreprise ferroviaire suisse dans les domaines de l'architecture, du design industriel et de la communication visuelle – un programme colossal. Pour autant, Andres Janser a conçu une exposition aérée et fascinante malgré la grande diversité des thèmes.

Les CFF, une œuvre d'art

Outre des photographies, des extraits de films publicitaires et du mobilier, on trouve dans l'exposition les sacs rouges typiques des chefs de train qui étaient encore utilisés par les CFF il y a une quinzaine d'années.

Le sac rouge des chefs de train, 1937. [CFF HISTORIC, 1964 - Anonyme]
Le sac rouge des chefs de train, 1937. [CFF HISTORIC, 1964 - Anonyme]

L'évolution du langage visuel des CFF au fil des décennies est illustrée en particulier par les affiches publicitaires: alors que jusqu'à la fin des années 1940, ce sont surtout des artistes qui sont engagés pour créer des affiches figuratives, le texte prend de plus en plus d'importance dans les années 50 et 60.

C’est à cette époque que des slogans apparaissent, comme "Les gens malins prennent le train" et "Bonne idée, CFF", que de nombreuses personnes associent encore aujourd'hui à l'entreprise.

Une horloge qui raconte une histoire

L'objet de design le plus célèbre des chemins de fer fédéraux est la fameuse horloge de l’ingénieur Hans Hilfiker. En 1944, il synchronise toutes les horloges des gares de Suisse, et il en profite pour leur conférer un design uniforme.

"Horloge CFF" de Hans Hilfiker, 1944, nouveau design de 1952. [SBB AG]
"Horloge CFF" de Hans Hilfiker, 1944, nouveau design de 1952. [SBB AG]

Ce classique du design se trouve dans toutes les gares suisses. Mais les voyageurs remarquent-ils l'étonnante conception de cette horloge? Son cadran, célèbre dans le monde entier et souvent copié, est très simple: un fond blanc avec des tirets noirs pour indiquer les secondes. Une trotteuse rouge vif avec un cercle à son extrémité se déplace sur le cadran – comme le guidon de départ des agents de train. C'est comme si l'horloge racontait une histoire.

Andreas Bürki avec Uli Huber et Ueli Thalmann: les sièges de la voiture unifiée IV, 2e classe, 1982. [Renate Meyer]
Andreas Bürki avec Uli Huber et Ueli Thalmann: les sièges de la voiture unifiée IV, 2e classe, 1982. [Renate Meyer]

À la fin de chaque minute, la trotteuse s'arrête brièvement sur le douze, puis l'aiguille des minutes avance d'une minute, et la trotteuse repart pour un nouveau tour de cadran. "Le temps s'arrête visuellement, bien qu'il continue naturellement à s'écouler", explique Andres Janser.

Hans Hilfiker a offert une cohérence visuelle à la logique des minutes de l'horaire des trains et une forme narrative attrayante sur le plan visuel.

Andres Janser

Objets du quotidien et pièces de collection

C'est précisément pour cette raison que l'exposition de Zurich est si captivante: elle rend le visiteur attentif aux détails des objets du quotidien tels que les panneaux des gares et les lettrages des trains, tout en présentant des pièces de collection qui racontent l'histoire des CFF et de la Suisse.

brik/röll/ms

Traduction: Service linguistique SSR

Cet article a été publié sur SRF Kultur (en allemand).

Exposition "SBB CFF FFS", du 3 août 2019 au 5 janvier 2020 au Museum für Gestaltung de Zurich

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