Ce n'est pas forcément la fabuleuse technique de Léonard de Vinci qui draine 20'000 visiteurs par jour devant la Joconde. "Où que l'on se trouve dans la pièce, on a l'impression qu'elle nous regarde" explique Pierre Lemarquis, neurologue et auteur de "L'empathie esthétique" paru en 2015 aux éditions Odile Jacob.
Notre cerveau se comporte donc face à Mona Lisa comme face à un être de chair et de sang. Inconsciemment cette dame si mystérieuse nous suit, nous parle. Et active des neurones miroirs qui génèrent l'empathie et permettent de nous projeter à la place de l'objet ou de la personne que nous observons.
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Hormones du plaisir
Dans un deuxième temps, les neurones miroirs activent la sécrétion d'hormones du plaisir et de joie de vivre: dopamine, sérotonine, endorphines, à l'origine de nos fameux frissons à l'écoute du Requiem de Mozart.
L'art est donc excellent pour la santé. Les émotions positives, les sentiments de bien-être provoqués qu'il suscite éviteraient même la production de protéines néfastes pour l'organisme: ses vertus seraient donc préventives, voire curatives. Le neurologue Pierre Lemarquis fait usage de l'art notamment auprès de ses patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Face à une peinture de la Seine par exemple, certains parviennent à se remémorer des souvenirs de jeunesse.
Et les études le confirment: dans le monde du travail d'aujourd'hui, l'art peut aussi réduire le stress, la fatigue et donc laisser place à plus de motivation et de créativité. Enfin, il ouvre à l'autre, aux collègues qui nous entourent. Faudrait-il dès lors implanter des musées dans toutes les entreprises? Pour Pierre Lemarquis en tous cas, c'est sûr: "Vivre entourés d'oeuvres d'art sculpte notre cerveau et nous fait du bien".
Sandra Zimmerli/mh