L'artiste genevoise présente de tout nouveaux travaux dans "Solitudes", une exposition inspirante à découvrir à la Galerie LIGNEtreize de Carouge(GE). Albertine propose, comme à son habitude, des évocations précises et atemporelles.
Albertine expose des solitudes en noir et blanc, ou en couleurs, des horizons éternels. Des solitudes oui, mais pas des drames: la qualité du silence, d'une présence au monde, parce que l'artiste aime la solitude: "Beaucoup, de plus en plus même. Mais une solitude remplie, nourrie de beaucoup de choses: de lectures, d'observations, d'images, de réflexions aussi sur les choses".
Je trouve qu'on est toujours nourri à la grosse cuillère de beaucoup de choses qui nous étouffent et nous éloignent.
Mélancolie et tristesse
L'artiste, avec ses oeuvres, s'intéresse à la manière dont on s'isole "mais d'une jolie façon". "Etre vraiment dans une présence aux choses, au monde, à soi-même", dit-elle. Apprécier la solitude pour l'artiste, c'est donc se détacher de l'inutile, du futile.
Ainsi, elle dessine un club avec des gens qui dansent, parce qu'elle a toujours trouvé qu'il s'en dégageait une certaine mélancolie. Le dance floor, un lieu qui n'est généralement pas vide, où l'on danse, où l'on boit des verres, où l'on se rencontre. Un lieu qu'Albertine trouve plutôt triste: "C'est une sorte de décor de théâtre ces boîtes de nuit. Elles ne servent qu'à ça et ça m'intéresse beaucoup. Ces lieux qui ne servent qu'à quelque chose, que deviennent-ils une fois vidés de leur contenu, des gens?"
Albertine dessine aussi des cabanes-maisons colorées, habitées toujours par un homme, seul, qui regarde l'horizon, pris dans ses pensées. Pourquoi cette présence masculine? "Parce que je crois que j'ai une infinie tendresse pour eux. Parce que je ne les oublie pas, dans la tourmente de ce qui se passe aujourd'hui. [...] C'est la place de l'homme dans le paysage qui m'intéresse".
Sujet radio: Florence Grivel
Adaptation web: ld
"Les solitudes" d'Albertine, Galerie LIGNEtreize, Carouge, Genève, jusqu'au 7 février.