Le Photoforum Pasquart à Bienne expose sept femmes. Anush Babajanyan, Linda Bournane Engelberth, Jessica Dimmock, Ilvy Njiokiktjien, Nichole Sobecki, Maggie Steber, Sara Terry et Nicola Genovese. Des femmes reporters qui appartiennent à l'agence VII, des femmes qui ont dû évoluer dans un monde d'hommes et qui posent des regards plein d'intelligence et de tendresse sur les masculinités contemporaines.
Dans l'exposition, plusieurs thématiques ressortent. Il y a ces personnes qui se sentent aussi bien hommes que femmes, qui refusent la binarité et se préfèrent dans la fluidité du genre. Les photographes exposées touchent à des figures peu visibles de la masculinité ou à des hommes dont les représentations sont généralement fortement stéréotypées. La série de Jessica Dimmock quant à elle pose son objectif sur des femmes transgenres vivant dans le nord-ouest des Etats-Unis.
On suit aussi ces hommes qui ont perdu leur femme: quels différents rôles ces veufs vont-ils vivre avec leurs enfants, leur famille? Il y a aussi cette question du rôle de l'homme sur le continent africain: quelles nouvelles représentations peut-on en avoir?
Des démarches réflexives
Une série d'images interpelle particulièrement dans cette exposition: la démarche de la photographe Sara Terry. Elle s'empare d'œuvres iconiques de l'histoire de l'art, dans lesquelles des femmes sont peintes par des hommes. Sa série "Repenser" reprend par exemple "Le déjeuner sur l'herbe" de Manet ou "La Maja vêtue" de Goya. Un travail subtil, puissant, réflexif et tendre.
"Sara Terry souhaite apporter sa relecture personnelle. Il ne s'agit pas du tout d'un travail académique ou d'un simple renversement des rôles. Il ne s'agit pas non plus d'un travail qui serait revanchard. Il y a au contraire beaucoup de tendresse et de chaleur dans ce travail" explique Danaé Panchaud, directrice du Photoforum.
Sujet radio: Florence Grivel
Adaptation web: Lara Donnet
Le Photoforum Pasquart, à Bienne, est temporairemtn fermé en raison de l'épidémie de coronavirus.