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Sculpture Garden, une exposition genevoise à ciel ouvert

Le fameux coup de boule de Zidane immortalisé par l'artiste algérien Adel Abdessemed. [AFP - AL-WATAN DOHA / KARIM JAAFAR]
"Sculpture Garden", une expo à ciel ouvert / Vertigo / 7 min. / le 15 juin 2020
Dans trois lieux différents et gratuitement, cette deuxième édition de la Biennale genevoise Sculpture Garden présente jusqu'en septembre une trentaine de sculptures de grand format, dont de nombreuses produites spécifiquement pour l’occasion.

Après le succès de sa première édition en été 2018, la nouvelle biennale de Genève Sculpture Garden se tient jusqu'au 10 septembre au cœur de la ville, dans trois lieux chéris par les estivants: le parc des Eaux-Vives, celui de la Grange qui le jouxte et le quai Gustave-Ador. Une trentaine de sculptures de grand format y seront exposées au fil de l'été. Plusieurs pièces ont été conçues spécifiquement pour cet événement, organisé pour la deuxième fois par la Foire d'art de Genève, en collaboration avec le Mamco et la Ville de Genève.

Le monumental coup de boule de Zidane

Placé sous le commissariat de Balthazar Lovay, ancien directeur du Centre d’art de Fribourg, la cuvée 2020, entièrement gratuite, regroupe des artistes provenant de Genève, de Suisse, d’Europe, d’Angleterre et des Etats-Unis, avec une représentativité quasi paritaire entre hommes et femmes. Elle mêle jeunes artistes et valeurs confirmées.

On peut y découvrir le totem tout en miroirs du duo zurichois Trix & Robert Haussmann ou la sculpture mi-abstraite mi-graphique de l'Allemande Isa Genzken ou encore, sur le quai Gustave-Ador, le fameux "Coup de tête", une sculpture en bronze de cinq mètres de haut d'Adel Abdessemed, star de l'art contemporain. L'oeuvre représente le geste malheureux de Zizou dans la poitrine du joueur italien Marco Materazzi en finale du Mondial 2006. Une oeuvre déjà exposée de par le monde, mais jamais à Genève.

En harmonie avec la nature

Selon Balthazar Lovay, le commissaire de l'exposition, le plus important a été de bien sceller les oeuvres au sol afin qu'elles puissent affronter les différentes tornades, météorologique ou humaine. "Notre ambition est de créer un rapport d'humilité avec l'aspect naturel des parcs et de penser en termes de proportion. Dans ces lieux, il existe des séquoias de 80 mètres de haut mais aussi l'infiniment petit d'un brin d'herbe. Notre choix s'est porté sur des artistes qui allaient s'inspirer des lieux et travailler en cohérence avec le site".

L'antithèse du Jet d'eau

Deux jeunes artistes genevois ont été sélectionnés, Timothée Calame et Lou Masduraud. Cette dernière propose au parc de la Grange une fontaine de rosée qu'elle définit comme l'antithèse du Jet d'eau, spectaculaire, masculin, énergivore. "Il s'agit d'une oeuvre autosuffisante qui n'a pas besoin d'énergie pour fonctionner. La sculpture est composée de grandes feuilles métalliques en inox, enduites d'une poudre radiative qui permet d'être en contact avec la voûte céleste. Grâce à ce dispositif le métal devient très froid pendant la nuit et la rosée peut être récupérée". Une oeuvre que l'artiste qualifie d'"écoloféministe".

Par cette exposition en plein air, "Sculpture Garden" entend mettre en valeur le patrimoine vert et proposer des oeuvres qui nous font admirer le paysage de manière différente.

Propos recueillis par Linn Levy

Adaptation web: Marie-Claude Martin

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