Au-dessus de Bex, le parc Szilassy offre au visiteur ses huit hectares, parfois très en pente. Les oeuvres de Bex & Arts se découvrent en marchant. Les plus petites sont peu visibles, comme par exemple les "Flaques artificielles" au sol. Ou des miroirs fixés dans les arbres, là où une branche a été coupée. Des oeuvres assez peu convaincantes dans un espace aussi grand.
En revanche, l'installation d’Anne Blanchet, constituée de bandes jaunes destinées à faire fuir les oiseaux dans les vignes et qui bruisse au vent, attire l'attention. Tout comme l’ensemble de cymbales suspendues dans un groupe d'arbres, qui font des bruits étranges.
Une oeuvre qui donne le vertige
Le "Quartier des fous" d'Olivier Estoppey est particulièrement marquant. Un monumental cube en bois blanc construit dans la pente, dont les parois sont de travers. Résultat: quand on entre dans ce cube pour découvrir à l'intérieur des personnages, notamment un couple qui glisse d'un lit, on ne sait plus où est la verticale. On titube, on perd pied.
Des oeuvres inédites
Les 34 artistes ont été invités à exploiter le thème "Industria" selon divers angles d’approche et à créer une oeuvre inédite pour la triennale, en tenant compte de la situation unique du parc de Szilassy. Lancé en février, le projet "Bex & Arts s’ouvre au monde" fait venir lors de chaque édition un artiste extra-européen. En 2020, c’est le sculpteur chinois Zhongying Shi qui a été invité ainsi que deux artistes allemands, Marcus Gaudoin et Anja Luithle, résidant à Tuttlingen, ville jumelée à la commune de Bex.
En raison de la pandémie, Zhongying Shi n’a pas pu venir à Bex ni même faire venir son oeuvre. Une photographie de la sculpture, prise dans l’atelier de l’artiste en Chine, est exposée dans le parc à sculptures. L’oeuvre a finalement été installée dans les jardins de l’ambassade de Suisse à Pékin.
De prime abord, la sculpture contemporaine n'est pas toujours très facile d'accès. Mais si l'on ne comprend pas l'intention de l'artiste, on peut toujours télécharger une application comportant des commentaires écrits ou audios réalisés par des étudiantes en histoire de l’art de l’Université de Lausanne. Ou encore appliquer la devise de la directrice artistique de Bex & Arts, Catherine Bolle: "Il ne faut pas chercher forcément à comprendre. Etre ému ou être interrogé, c'est déjà bien", confie-t-elle à la RTS.
Sujet radio: Sylvie Lambelet
Adaptation web: mh/ats
Bex& Arts, triennale de sculpture contemporaine en plein air, jusqu'au 18 octobre.