Avec 7'000 réservations pour lundi contre 30'000 visiteurs quotidiens avant la crise sanitaire, la foule des grands jours n'était pas encore de retour en ce premier jour de réouverture du Louvre à Paris.
La faute aux règles sanitaires avec des créneaux de visites - sur réservation uniquement - de 500 personnes toutes les demi-heures, mais aussi à la fermeture des frontières toujours en vigueur pour de nombreux touristes étrangers.
Le musée, qui a perdu plus de 40 millions d'euros de recettes durant le confinement, se voit privé des foules habituelles de touristes américains, chinois, coréens, japonais, brésiliens: 75% du public du musée est habituellement formé d'étrangers. Mais pour l'instant, seuls les Européens des pays proches peuvent commencer à revenir.
En tête-à-tête avec Mona Lisa
"Pour les visiteurs, c'est l'occasion de se retrouver seul, en début ou fin de journée, devant La Joconde ou La Venus de Milo!" vante Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée.
Devant le plus énigmatique tableau au monde, La Joconde, principale attraction du Louvre, la valse des selfies a toutefois repris.
Des marquages au sol ont été mis en place pour éviter les attroupements et les touristes patientent avant de s'offrir un rapide tête-à-tête avec Mona Lisa, sans possibilité de retour en arrière. Les agents d'accueil s'assurent que les visiteurs portent bien leur masque et suivent le tracé indiqué.
"Je trouve ça idyllique, j'aime quand il y a peu de monde, quand c'est silencieux. Là, c'est presque silencieux, c'est un jour exceptionnel", s'enthousiasme Christine, une retraitée parisienne. Membre des "amis du Louvre", elle a "foncé" sur les réservations dès qu'a été annoncée la date de réouverture du musée.
Certaines collections encore inaccessibles
La Joconde, la Victoire de Samothrace, la Liberté guidant le peuple, le Radeau de la méduse, la Vénus de Milo, les bijoux de la Couronne et autres merveilles... Les salles les plus fréquentées sont ouvertes de même que celles abritant des collections très populaires auprès du public de la région parisienne comme les Antiquités de l'Égypte, de la Grèce et de Rome.
Certaines collections - environ 30% - ne seront pas accessibles dans les premières semaines et mois, comme la sculpture française du Moyen-âge et de la Renaissance ou les arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques.
Seule une exposition temporaire est visible, "Figure d'artiste", qui était proposée avant le confinement, a été prolongée. Réduite, très didactique, elle présente une sélection de certaines des plus belles peintures, notamment des portraits dont s'enorgueillit le Louvre, de Rembrandt à Dürer, de Delacroix à Vigée-Lebrun.
La direction s'attend à trois années difficiles, sachant que le total des billets vendus en 2020 sera très loin du record de plus de dix millions atteint en 2018.
afp/aq