Etirés sur les murs du Musée Cantonal des Beaux-Arts, on peut voir par exemple les 9 mètres de notre intestin grêle reproduits en bronze.
Dans cette exposition qui retrace 40 ans de sa création, le corps féminin et le papier sont omniprésents.
Inspirée par le corps anatomique
Fille d'artiste, Kiki Smith doit se confronter à l'héritage paternel avant de tracer sa propre voie, celle d'une femme. Elle s'inspire d'abord du corps anatomique, et crée des yeux, des langues, des têtes, des seins et des vulves.
"Pour moi, ça a vraiment commencé en regardant des livres d'anatomie. Je pouvais voir ma vie dans ces images de l'intérieur du corps", raconte Kiki Smith.
Ensuite arrivent des corps entiers. Il y a ces fragiles silhouettes en papier pendues au plafond. Ou cette figure en papier mâché au ventre fendu, d’où surgissent les organes, sous forme de grandes bandes de papier coloré.
Le papier domine
Kiki Smith travaille toutes sortes de matériaux et de techniques. Cela va des dessins, gravures, photos, aux sculptures ou tapisseries. Mais c'est le papier qui domine, notamment un très beau papier fin népalais
"Elle aime le papier, parce qu'il a des qualités très propres, comme d'être à la fois fragile et robuste, et parce qu'il peut être facilement marqué. Le papier porte des traces qui sont pour elle similaires à la peau", analyse Laurence Schmidlin, commissaire de l'exposition.
Assez tourmentée dans la première partie de l'exposition, l'oeuvre de Kiki Smith s'assagit dans la seconde. Plus sereine, l'artiste devient fleur bleue, et même un peu kitsch dans son amour des animaux et de la nature.
Sylvie Lambelet/vkiss
Kiki Smith, Hearing with my eyes - ("T'entendre avec mes yeux) - au MCBA jusqu'au 10 janvier