Cela fait un demi-siècle que le graffiti a envahi l'espace urbain

En 1971, le New York Times dévoilait au monde l'existence d'une culture urbaine issue du hip-hop: le graffiti. À l'époque ce sont avant tout des tags, des signatures murales qui fleurissent dans le métro new yorkais et délimitent les quartiers entre les bandes de la grande pomme.

Depuis, le genre hip-hop et l'esthétique graffiti ont explosé en tous sens jusqu'à investir le monde de l'art, pour se retrouver dans les galeries: comme la galerie Kolly qui depuis douze ans se fait le Hérault du graffiti dans le quartier du Seefeld à Zurich.

Du street art au microcosme des galeries

Still alive est un des artistes exposés à la galerie Kolly de Zurich. C'est un jeune graffeur bernois qui s'est fait son nom dans le monde des peintures murales urbaines en couvrant les trains. Les longs wagons en route d'Italie à l'Allemagne du Nord sont les galeries mouvantes de la signature des artistes. Des graffs de Still Alive couvrent non seulement les trains, mais aussi les murs de Cape Town en Afrique du Sud: des voyages qui l'ont mené à lâcher les bombes de peinture et pénétrer petit à petit le monde feutré des galeries, loin de la jungle urbaine.

Je peignais dans la rue et sur les trains. Et aujourd'hui je peins sur des canevas des gens qui peignent dans la rue...

Aujourd'hui Still Alive ne spraye plus beaucoup, ou juste pour le fun. Le monde du graff et du hip-hop est devenu le sujet de ses tableaux brutaux et naïfs aux couleurs criantes.

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L'art au coin de la rue

"Les jeunes de seize ans taguent en 2020 exactement comme en 1970. C'est la même motivation! Et à New York, les anciens graffeurs ont tous sans exception repris du service. Ils ont vu que cet art n'était pas mort", explique Still Alive.

Depuis la peinture rupestre des grottes de Lascaux jusqu'aux galeries huppées des quartiers branchés des capitales, la vague de la culture hip-hop ne tarit pas. Pour certains le graffiti est un art d'aujourd'hui, pour d'autres c'est une pollution visuelle, une déprédation des murs privés de la Cité. C'est ce paradoxe qui rend le graffiti si puissant.

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Le graffiti est un style de vie, une ambiance et une esthétique plus vivante que jamais. Pendant que Still Alive s'expose à la galerie Kolly, Harald Nägeli, le sprayeur de Zurich, est le sujet d'une exposition personnelle au Musée Visionnaire et Banksy se montre pour la première fois à Bâle. Alors que la police lutte, elle, contre une recrudescence des tags dans les villes suisses, toujours illégaux.

Sujet radio: Alain Croubalian

Adaptation web: ld