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La momie du Musée d’Yverdon n'est plus accessible au public

La momie du prêtre égyptien Nes-Shou au Musée d'Yverdon et Région. [©Musée d’Yverdon et région]
RTSreligion - Le Musée d'Yverdon n'exposera plus sa momie / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 8 juillet 2021
La momie du prêtre égyptien Nes-Shou, datant du 2e siècle avant notre ère, a été retirée de la tour médiévale du Musée d'Yverdon. Un choix éthique qui lui assure aussi une meilleure conservation.

Exhumée au 19e siècle au nord de Thèbes, la momie reposait dans le Musée d'Yverdon et région depuis 1896. Offerte par le vice-roi d’Egypte à un archéologue australo-suisse, Edwin Simond Bey, qui l’offre à son tour à la ville d’Yverdon, elle vient d'être retirée de sa tour. Nes-Shou reste cependant accessible aux spécialistes, notamment à ceux chargés de sa conservation,.

Une réflexion sur notre passé colonial

Une décision prise pour deux raisons: premièrement, une évolution des sensibilités dans le monde des musées. Aujourd'hui, on ne montre plus aussi facilement des restes humains qu'il y a vingt ans. Il y a aussi la question du respect à l’égard des cultures d’ailleurs, dans l’espace ou dans le temps. Désormais, de nombreux musées ont à cœur de ne plus être de simples cabinets de curiosités, et de respecter les objets qu'ils exposent: leurs cultures, leurs croyances et leurs lieux de provenance.

Certains optent d’ailleurs pour la restitution de certaines pièces, à l’instar de la Ville de Genève qui a rapatrié en 1992 une tête maorie en Nouvelle-Zélande, à la demande du peuple Maori.

Fidèle reconstitution

Le cas des momies égyptiennes est particulier: "Les momies en soi ne sont pas revendiquées par l’Égypte actuelle, qui n’y voit pas ses ancêtres directs. On est face à des tombeaux ouverts et des ensembles parfois achetés légalement. C’est le cas ici", explique le directeur Vincent Fontana au quotidien "24 heures" qui a livré l'information. Dans la plupart des cas, le cadavre n'est simplement plus montré. Quand cela est possible, il est replacé dans son sarcophage et les parures et les bandelettes sont remises en place. Ainsi, la demeure d’éternité des défunts, telle que l'avaient voulue leurs contemporains, est reconstituée.

De meilleures conditions de conservation

La deuxième raison ayant provoqué cette décision n’est autre que l’état actuel de la momie. Malmenée lors de son voyage, puis à son arrivée à Yverdon, elle nécessite un examen complet. La tour médiévale, parfois sujette à des variations de températures néfastes pour la momie, doit être restaurée lors de travaux. L’élaboration d’une vitrine de haute qualité est au programme pour 2026.

Sujet radio: Fabien Hünenberger

Adaptation web: ms

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