L'enquête, à laquelle la municipalité yverdonnoise sera associée, s'ouvrira dès que les Numerik Games (27-29 août), festival lié au musée, seront terminés. Dans un communiqué publié jeudi, la Ville d'Yverdon dit avoir "pris acte avec satisfaction" de la décision du conseil de fondation d'ouvrir une enquête.
Elle ajoute que, "dans l'attente des éclaircissements amenés par l'investigation approfondie du fonctionnement de la Maison d'Ailleurs", elle ne commentera pas les critiques émises la semaine dernière par le Blick romand.
Problèmes de gouvernance
Ces critiques portent sur le directeur Marc Atallah, à qui il est notamment reproché l'engagement de proches et des problèmes de gouvernance. L'article mentionne aussi de soupçons de plagiat. Autant d'accusations rejetées par Marc Atallah qui est favorable à cette enquête. "La meilleure manière d'une part de démontrer ma bonne foi et de démentir une partie des choses qui ont été alléguées, c'est de pouvoir mener une enquête", précise-t-il dans le 12h30. Selon lui, seule une enquête permettra "d'appuyer sur des faits objectifs et non pas interprétés."
Musée dédié à la science-fiction et fleuron de la vie culturelle yverdonnoise, la Maison d'Ailleurs est subventionnée à hauteur de 560'000 francs par la Ville. L'institution est chapeautée par une fondation privée à but non lucratif.
Faire la lumière pour le bien de l'institution
Ce conseil de fondation est présidé par le conseiller communal Laurent Gabella. Il comprend aussi notamment l'ancienne municipale Gloria Capt et la municipale Carmen Tanner, en charge de la culture, qui avait lancé l'alerte à plusieurs reprises sans succès. Cette enquête sera confiée à un "mandataire externe et neutre", indique Carmen Tanner.
"L'heure n'est pas de savoir qui avait raison et qui avait tort", a estimé cette dernière dans le 12h30 de la RTS. "Néanmoins, je suis satisfaite, tout comme la Municipalité, de savoir que le conseil de fondation a lancé cette enquête, à laquelle la Municipalité est associée. Tout ceci sera pour le bien de l'institution, pour faire la lumière et avancer sereinement", explique encore Carmen Tanner.
aq avec ats
Pierre Dessemontet ne veut pas chercher trop vite des coupables
Interrogé dans Forum, le co-syndic d'Yverdon-les-Bains Pierre Dessemontet a souligné que l'enquête devait servir à confirmer ou infirmer les accusations portées par le Blick. "Une ville comme Yverdon-les-Bains ne peut pas se baser uniquement sur un article de presse pour décider de la manière dont elle doit soutenir une institution qui lui est extrêmement chère", a-t-il indiqué.
L'élu appelle également à ne pas chercher trop vite des coupables. "Avant de chercher qui a commis une faute, il faut déjà avoir confirmation que c'est le cas".
Le co-syndic d'Yverdon-les-Bains précise aussi que, si la Municipalité est représentée au Conseil de fondation, elle l'est "en position minoritaire". Après les différents signes avant-coureurs de dysfonctionnement au sein de l'institution, "nous avions alerté ledit conseil des différents éléments qui avaient été portés à notre connaissance. Celui-ci a ensuite décidé souverainement de suivre ou non les demandes de la Municipalité, ce qui est tout à fait normal dans le partage des tâches", explique-t-il.