Arnaud Dousse ne s’est pas embarrassé à jongler avec l’acuité du verbe, la subtilité du bon mot ou la douceur imaginaire: il les a tous les trois réunis en un trait de crayon vif et souple, de ceux dont la destinée se dessine sur une feuille blanche. C’est à l’âge de cinq ans que tout bascule, alors qu'il découvre "Le Roi Lion" de Walt Disney. "Je mettais la cassette vidéo sur pause pour décalquer les dessins, ce qui embêtait mes frères et mes parents", dit-il en souriant. "Je dessinais tout le temps, à chaque fois que j’avais du temps pour moi."
Au lieu d’aller jouer au foot ou aux jeux vidéo comme mes copains, je dessinais.
Certains trouvent leur voix plus rapidement que d’autres. Pour le jeune Arnaud, c’est d’une telle évidence qu'il publie sa première BD en 2004, à 8 ans. Suivent des collaborations avec des journaux et des dessinateurs plus âgés, puis des comic strips. Une précocité qui attire l’œil des médias, comme la RTS en 2005 dans le "19h des régions". Le jeune artiste est alors âgé de 9 ans:
Inspiré par Zep et Bertschy et soutenu par ses parents, la passion du jeune dessinateur se transforme rapidement en vocation. "Pour moi, le dessin est une manière de raconter des choses et de susciter une émotion. C’est aussi un exutoire, un canal vierge à travers lequel on part pour de nouvelles aventures", ajoute Arnaud Dousse.
Un emploi du temps bien rempli
Au prix d’une méticuleuse organisation, il parvient aujourd'hui à vivre de sa passion. Les commandes sont nombreuses, la motivation est là, mais le vrai défi quotidien, c’est la polyvalence. Un challenge qui en vaut la chandelle: "Je suis à la fois secrétaire, chef de projet, comptable, professeur de dessin et créateur-illustrateur. Toutes ces casquettes me permettent de protéger l’enfant à l’intérieur de moi."
Pour repousser les frontières de la fantaisie, c’est désormais dans l’animation que le dessinateur se fait plaisir, sous le pseudo d'Arnow. Après un premier court-métrage dédié à l’écrivain André Gide, le voilà prêt à esquisser les contours d’un avenir vivant et prometteur. D’autres films d’animation ont suivi comme "Tente 113", dirigé par Henri Marbacher, ou une campagne de prévention pour l’association ESPAS.
Sujet TV: Melchior Oberson
Adaptation web: ms