Le Locle est en pleine mutation depuis 2018. Aujourd’hui, une quinzaine de graffitis ont vu le jour sur les façades de la ville. Imposants ou confidentiels, ces tableaux urbains racontent l’histoire et le patrimoine de la région.
Petit Exomusée deviendra grand
L’association artistique Luxor Factory est à l’origine du projet, nommé "Exomusée". Un musée à ciel ouvert donc, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. "À l’échelle d’une ville comme le Locle, c’est un projet d’envergure, qui est d’ailleurs appelé à s’élargir et à gagner en aura nationale et internationale. Ce projet peut devenir un marqueur identitaire", explique François Balmer, membre de l’association.
Le projet enthousiasme les autorités qui soutiennent aujourd’hui l’Exomusée dans ses aspects logistiques et financiers à hauteur de 20'000 francs par année. Cédric Dupraz, conseiller communal, ne cache pas ses projets: "Le Locle est une ville industrielle, mais nous souhaiterions vraiment prendre un tournant culturel et touristique."
Notre ambition? Que le Locle devienne dans quelques années la capitale suisse du street art!
Une histoire régionale revisitée
Parmi les artistes mandatés par l’association Luxor Factory et la municipalité, l’artiste britannique Shok-1 choisit de dessiner l'histoire tragique des radiumineuses, un hommage aux ouvrières suisses intoxiquées par le radium des peintures phosphorescentes qu’elles déposaient sur les cadrans de montres au siècle dernier, jusqu'en 1963. "C’est une histoire sur la cohabitation entre la société et la science, sur les risques et les bénéfices, explique le graffeur à propos de son oeuvre. Et de l'usage de la science à mauvais escient par l’industrie, ce qui est un thème d'actualité".
Autre artiste, autre ambiance: sur un immeuble résidentiel, le graffeur bâlois BustArt a peint une gigantesque fresque colorée en hommage à la précision de l’horlogerie de la région, baptisée "Time Out". On y distingue les personnages de Disney Big Ben et Géo Trouvetou. "Comme dans la vie elle-même, ce sont les équipements en arrière-plan qui font que l’extérieur fonctionne. Lorsque nous voyons le résultat, nous le prenons tel quel, et la plupart du temps nous ne voyons pas les étapes nécessaires pour y arriver", explique-t-il à propos de son œuvre sur sa page Facebook.
La dernière oeuvre en date réalisée en septembre sur un bâtiment de dix étages est signée Mona Caron, l'artiste-peintre tessinoise établie à San Francisco peint des plantes sauvages, celles qu'on ne voit pas ou qu'on arrache mais qui poussent tout de même partout. Elle en fait des héroïnes en les représentant en contre-plongée. Ces fresques s'admirent à New York, Sao Paolo, Kaohsiung, à Taiwann et désormais aussi au Locle!
Sujet TV: Théo Jeannet/ Matthieu Oppliger/ Lionel Bourqui
Adaptation web: ms/kb