Qualifiée parfois de fragile ou de toxique, voici la masculinité sous toutes ses coutures. Des années 1960 à nos jours, des clichés produits par plus de 55 photographes questionnent la représentation du mâle. Hégémonique, héros de cinéma ou politique, souvent blanc, toujours viril, dandy, cow-boy ou soldat, il est quasiment omniprésent dans la photographie occidentale.
L’exposition "Masculinités: la libération par la photographie" propose d’explorer à travers la photo et le cinéma l’évolution des codes de la masculinité, des stéréotypes aux politiques raciales en passant par les identités queer et la famille.
La masculinité dans sa diversité
Selon Alona Pardo, commissaire de l’exposition, "notre époque est caractérisée par la prise de conscience des injustices et des inégalités raciales ou vécues par les femmes. Bien sûr, il y a de plus en plus de femmes à des postes de pouvoir et le mouvement Black Lives Matter a mis en lumière l’hégémonie persistante du mâle blanc, mais il y a encore du travail pour abattre le patriarcat."
Elle tient cependant à préciser que tout en dénonçant ses carcans, l’exposition célèbre les multiples facettes de la masculinité. "Ce n’est pas une exposition sur la haine à l'encontre des hommes. C’est une exposition qui montre aussi l’humour, la tendresse et la vulnérabilité."
Une chorégraphie de corps
Pourtant, l’archétype du mâle musclé hétérosexuel à la Arnold Schwarzenegger continue d’infuser la société et l’imaginaire. En témoignent ainsi les joueurs de football américain adolescents photographiés à la fin des années 2000 par Catherine Opie. Leurs poses disent tout de leur idéal de puissance.
Une chorégraphie de corps, d’attitudes, d’univers, car on ne parle pas d’une seule masculinité, mais bien de masculinités au pluriel, culturelles, alternatives, minoritaires, avec toujours en trame de fond ce que le regard du photographe dit de notre regard sociétal envers la masculinité.
Sujet TV: Marie-Emilie Catier
Adaptation web: ms
"Masculinités: la libération par la photographie", à voir à la Mécanique Générale, Rencontres de la photographie d’Arles, jusqu'au 26 septembre.