La séquence dure un peu plus de trois minutes. Banksy, dos à la caméra – histoire d’entretenir le mystère sur son identité – descend de son camping-car un peu déglingué avec des bombes de peinture cachées dans une glacière. Dans la petite ville de Lowestoft, en plein jour et à la vue de tous, il réalise au pochoir un graphe sur le mur de la plage. Il laisse après son passage un rat, son animal fétiche, sirotant un cocktail dans un transat.
Autre image forte parmi les neuf nouvelles œuvres qu'il revendique, trois enfants assis dans un bateau sur un mur du Nicholas Everitt Park. Au-dessus d’eux, le message "nous sommes tous dans le même bateau" est écrit à la bombe, référence à la crise des réfugiés et au réchauffement climatique. D'autres graffitis sont visibles dans les villes de King's Lynn ou encore Great Yarmouth et son village miniature.
Un artiste engagé politiquement
Bien que ses œuvres aient toujours porté un message fort, Banksy a clairement affirmé son engagement politique ces dernières années. En 2017, il ouvre à Bethléem un musée-hôtel, le Walled Off Hotel, une installation provocante dont les fenêtres donnent sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie occupée. En août 2020, il a financé un navire pour porter secours aux migrants en Méditerranée, et il a affirmé son opposition au Brexit et au discours radical des islamistes. Plus récemment, en mars 2021, il met aux enchères l’une de ses œuvres et récolte plus de 21 millions de francs en faveur du service de santé britannique.
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Un anonymat synonyme de popularité
Tout comme Pablo Picasso, qui a inspiré plusieurs œuvres de Banksy, ce dernier jouit d’une énorme popularité. Chaque nouvelle apparition d’une œuvre de l'artiste britannique déclenche un tollé médiatique mondial.
Déterminé à garder son identité secrète, Banksy ne laisse aucun détail au hasard. Entouré d’une armée d’avocats, il fait signer des accords de non-divulgation à toute personne collaborant sur ses projets. Le culte du mystère est donc parfaitement bien entretenu.
L’anonymat de Banksy est donc l’un des ingrédients de sa notoriété, mais des voix dissonantes commencent à s’élever. Au-delà du buzz médiatique, quel sera l’héritage de Banksy? Une campagne publicitaire mondiale? De l’art? Peu importe. Ses graffitis émerveillent et continuent d’émerveiller les passants dans les rues qui arborent ses pochoirs à travers le monde.
Miruna Coca-Cozma
Adaptation web: ms
La toile autodétruite en 2018 sera remise aux enchères
Une toile de Banksy, dont l'autodestruction partielle lors de sa vente en 2018 avait provoqué la stupéfaction dans le monde entier, va être de nouveau proposée aux enchères le 14 octobre à Londres, a annoncé vendredi Sotheby's.
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"La Fille au ballon", rebaptisée "L'amour est dans la poubelle" ("Love is in the Bin"), est estimée entre 4,6 et 7 millions d'euros, a indiqué la maison d'enchères dans un communiqué. Le prix attendu, susceptible d'être dépassé, est quatre à six fois plus élevé que la vente originale à une collectionneuse anonyme, qui se prépare à réaliser une très bonne opération.
A l'époque, juste après son acquisition, un broyeur dissimulé dans le cadre avait réduit en lambeaux la moitié inférieure de la toile, qui montre une petite fille lâchant un ballon rouge en forme de coeur, ne laissant voir que le ballon sur fond blanc.
Avec cette action retentissante, qui avait provoqué un séisme dans le milieu de l'art, le mystérieux artiste de rue avait pour ambition de dénoncer la "marchandisation" du marché de l'art.