"La Fille au ballon", rebaptisée "L'amour est dans la poubelle" ("Love is in the Bin"), est estimée entre 4,6 et 7 millions d'euros, a indiqué la maison d'enchères dans un communiqué. Le prix attendu, susceptible d'être dépassé, est quatre à six fois plus élevé que la vente originale à une collectionneuse anonyme, qui se prépare à réaliser une très bonne opération.
A l'époque, juste après son acquisition, un broyeur dissimulé dans le cadre avait réduit en lambeaux la moitié inférieure de la toile, qui montre une petite fille lâchant un ballon rouge en forme de coeur, ne laissant voir que le ballon sur fond blanc.
Avec cette action retentissante, qui avait provoqué un séisme dans le milieu de l'art, le mystérieux artiste de rue avait pour ambition de dénoncer la "marchandisation" du marché de l'art.
"Lors de cette soirée surréaliste il y a trois ans, je suis devenue par accident la privilégiée propriétaire de "L'amour est dans la poubelle"", a rappelé l'acheteuse, citée dans le communiqué de Sotheby's. "Mais il est maintenant temps de s'en séparer".
Avant même la vente, le graphe, réalisé au pochoir sur un mur de la rive sud de Londres en 2002, avait déjà été désigné comme l'oeuvre d'art préférée des Britanniques.
Art politique
Depuis l'événement, Banksy affole les ventes aux enchères où ses oeuvres atteignent des records. En mars dernier, "Game Changer", une toile mettant à l'honneur les soignants en période de pandémie de coronavirus, s'était vendue chez Christies à 19,5 millions d'euros.
Banksy s'est fait connaître par une série de graffitis apparaissant sur des bâtiments. L'artiste urbain, qui maintient l'anonymat, aime provoquer et éveiller les consciences par son art.
En 2005, il avait réalisé le graffiti "Le lanceur de fleurs" sur un mur de Jérusalem, représentant un manifestant masqué sur le point de lancer un bouquet de fleurs. Banksy utilise également sa bombe de graffeur pour manifester son opposition au Brexit et son soutien aux migrants.
afp/iar