Modifié

Le Jurassien d'adoption Saype, roi de l'art éphémère sur l'herbe ou le sable

L'artiste Saype couché sur son oeuvre au siège des Nations unies à New York, le 15 septembre 2021. [KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD]
L'artiste Saype couché sur son oeuvre au siège des Nations unies à New York, le 15 septembre 2021. - [KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD]
Comment Saype fait-il pour peindre ses immenses fresques sur l'herbe ou sur le sable? Nouvo est parti à la rencontre de l'artiste franco-suisse, qui dévoile comment il crée ses peintures, des pentes du Moléson aux plages de Miami.

Tout comme l'artiste français JR avec ses photographies géantes, Saype - Guillaume Legros de son vrai nom - est devenu ces dernières années l'un des artistes les plus réputés du "land art".

Le magazine Forbes l'avait d'ailleurs inscrit en 2019 sur la liste des trente personnalités de moins de 30 ans les plus influentes dans le domaine de l'art et de la culture au niveau européen.

L'artiste franco-suisse réalise depuis 2012 des fresques géantes éphémères sur l'herbe, le sable et même la neige avec de la peinture écoresponsable. Les drones ont été un déclencheur, car ils lui permettaient de réaliser des prises de vue de ses réalisations.

Saype est déjà à l'origine d'œuvres éphémères au Champ-de-Mars à Paris, au Cap, au Bénin ou encore à Istanbul.

Un an pour trouver la technique

Infirmier de formation, Saype a trouvé son premier terrain d'expression dans le graffiti. "Mes parents habitent une maison dans l'est de la France entourée de champs", se souvient-il. De là est née son envie de peindre sur l'herbe, à condition de trouver une peinture non nocive pour l'environnement.

"J'ai passé quasiment une année à la développer, en faisant des carrés de peinture dans le jardin de mes parents", poursuit-il au micro de Nouvo. (...) Je suis constamment dans la recherche et le développement. C'est un pilier de mon travail."

>> Lire aussi : "J’aime l’idée de laisser une trace dans les esprits avec un minimum d'impact sur la nature"

"Je me sens bien à Delémont"

Celui qui passe entre la moitié et les deux tiers de son temps à l'étranger avoue un attachement particulier à son port d'attache en Suisse. "Le reste du temps, je suis ici (à Delémont, au moment du tournage du sujet de Nouvo). Je m'y sens bien", témoigne Saype.

Et d'ajouter en souriant: "C'est la déformation de mon travail: dès que je vois un champ avec quelque chose qui m'attire au niveau de l'esthétisme ou de l'histoire, j'ai envie d'y peindre quelque chose. Mais ici, j'arrive à me retenir... pour le moment."

Trois grandes séries

Trois grandes séries l'occupent actuellement, dont les épisodes s'enchaînent: "'Beyond Walls' cherche à créer symboliquement la plus grande chaîne humaine au monde; 'Humans Stories' évoque différentes problématiques qui me touchent comme le Covid-19, et dans 'Trash', je peins d'immenses déchets dans la nature pour nous interroger sur notre lien au consumérisme, à la nature", décrit Saype.

Chaque tirage photographique permet à Saype de financer, en partie, son travail. "J'y écris les coordonnées et la numération. Si tu cherches sur Google Earth, tu trouves l'endroit où on a peint. Mais il n'y a plus rien. J'adore. Je trouve cela poétique", déclare-t-il.

Théo Jeannet/vajo

Publié Modifié