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Une exposition itinérante consacrée à Georgia O'Keeffe fait escale à Bâle

Georgia O'Keeffe, "Coquelicots orientaux", 1927. [2021, ProLitteris, Zurich - Georgia O'Keeffe Museum]
On kiff O'Keeffe / Vertigo / 5 min. / le 10 février 2022
A la Fondation Beyeler de Bâle, la rétrospective "Georgia O'Keeffe" présente une sélection complète de peintures, allant des premières abstractions de l'artiste à ses représentations emblématiques de fleurs et de paysages du Sud-ouest des États-Unis.

Avec une grande rétrospective sur Georgia O'Keeffe (1887-1986), la Fondation Beyeler à Bâle consacre sa première exposition de 2022 à l'une des femmes peintres les plus importantes du 20e siècle et personnalité marquante de l'art moderne américain.

Des premières abstractions de Georgia O'Keeffe à ses représentations emblématiques de fleurs et de paysages du Sud-ouest américain, cette rétrospective itinérante, déjà proposée à Paris au Centre Pompidou en automne dernier, propose une sélection complète des peintures de l'artiste provenant de collections publiques et privées, dont certaines sont rarement montrées.

Si l'aura de Georgia O'Keeffe est immense aux Etats-Unis, elle l'est moins en Europe. C'est un phénomène un peu à la Hopper: deux grands artistes américains contemporains, tous deux nés dans les années 1880. Ils incarnent tous les deux une peinture américaine qui n'a rien à voir avec la tradition européenne, d'où peut-être cette réception tardive de l'œuvre de O'Keeffe chez nous.

Des paysages venus d'ailleurs

Georgia O'Keeffe propose une peinture qui impose un paysage venu d'ailleurs, celui du nouveau Mexique qu'elle découvre dès 1929 et où elle va s'installer dans la deuxième partie de sa vie. Elle peint ces immenses fleurs soyeuses dans lesquelles le regard se perd, fleurs à la tension érotique vertigineuse avec ses couleurs transparentes et vives. Elle cueille dans le désert des crânes d'animaux qu'elle peint et qui deviennent des sujets à part entière, qui se détachent sur de grands cieux bleus et le brun chocolaté du désert. A travers sa peinture, O'Keeffe veut relater des sensations qu'elle éprouve dans cette nature sauvage plutôt que les imiter.

"On prend rarement le temps de vraiment voir une fleur. Je l'ai peinte assez grande pour que les autres voient ce que je vois." Cette citation du début de 1926 est devenue un fil conducteur dans l'art et la vie d'O'Keeffe.

Georgia O'Keeffe, "Jimson Weed/Fleur blanche No 1", 1932. [Georgia O'Keeffe Museum / 2021, ProLitteris, Zurich - Edward C. Robison III]
Georgia O'Keeffe, "Jimson Weed-Fleur blanche No 1", 1932. [Georgia O'Keeffe Museum / 2021, ProLitteris, Zurich - Edward C. Robison III]

L'exposition présentée à la Fondation Beyeler couvre plus de quarante ans de production et examine la façon unique qu'a Georgia O'Keeffe de regarder son environnement et de le traduire en images nouvelles et inédites de la réalité. De ses débuts, plongés dans l'abstraction, aux vues de villes, New York en particulier, en passant par des paysages vibrants, inspirants, puissants.

Une femme libre

Georgia O'Keeffe incarne l'artiste et la femme libre. Rien ne la prédisposait à devenir peintre, elle vient d'une famille modeste du Texas et débarque à New York pour vivre son rêve américain, des études d'art, dans l'Amérique du début du 20e siècle. Son amie Anita, avec qui elle étudie, envoie les dessins abstraits de Georgia à la galerie 291 de New York, galerie tenue par le père de la photographie moderne, Alfred Stieglitz, qui repère tout de suite le talent de la jeune artiste. Il va l'exposer, et la carrière de Georgia va prendre son envol.

>> A voir, une archive du 12h45 sur Georgia O'Keeffe :

Georgia O'Keeffe est considérée comme un des précurseurs du pop art
Georgia O'Keeffe est considérée comme un des précurseurs du pop art / 12h45 / 2 min. / le 11 novembre 2003

"Georgia O'Keeffe" est la première grande rétrospective de l'artiste à Bâle et le premier aperçu complet de son œuvre en Suisse depuis près de vingt ans.

Sujet radio: Florence Grivel

Adaptation web: Lara Donnet

"Georgia O'Keeffe", Fondation Beyeler, Bâle, jusqu'au 22 mai 2022.

A lire: Catherine Guennec, "Sous le ciel immense selon O'Keeffe", éditions Ateliers Henry Dougier.

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