Qualifiée de havre de paix ou de paradis fiscal, la Suisse a la réputation d’un endroit où l’on vient s’installer. En revanche, très rares sont les mentions de cette Suisse que l’on quitte. Pourtant, aujourd'hui, plus d’un dixième de la population vit à l'étranger. Discrète, cette diaspora helvétique, communément appelée "Cinquième Suisse", se manifeste notamment lors des votations.
Au Musée national de Zurich, l’exposition "Quitter la Suisse" raconte les histoires parfois bouleversantes de ces hommes, femmes et familles qui ont quitté le pays à la recherche d’une vie meilleure.
Selon Marine Amstad, commissaire de l’exposition, c’est une problématique qui touche beaucoup de Suisse.sse.s. "Chaque famille a, dans son histoire familiale, un lien avec des phénomènes migratoires".
En Suisse, on fuyait la misère
La Suisse fut surtout une terre d’émigration jusqu’au 20e siècle, car beaucoup de personnes étaient forcées d’émigrer pour fuir la misère. L’exposition retrace la façon dont la famine et le climat ont rythmé l’histoire des Suisses.
Au 19e siècle, dans certains villages, comme celui de Niederwil en Argovie, on payait certains pauvres pour qu'ils s’exilent. Beaucoup ayant à peine de quoi se nourrir, ils devenaient un poids financier trop important pour les caisses communales. Il était alors plus avantageux de financer leur voyage que de subvenir à leurs besoins.
Soif d'aventure
Si beaucoup ont immigré dans ce contexte de précarité, il en est d’autres qui ont pu approcher leur départ de façon plus privilégiée, poussés par la soif d’aventure et l'envie de réussir.
"Quitter la Suisse" raconte notamment l’histoire d’Adèle d’Affry qui émigra à Paris après la mort de son mari. Sous le pseudonyme masculin de "Marcello", la Fribourgeoise devint une artiste fameuse.
Sujet radio: Camille Lanci
Adaptation web: ads
"Quitter la Suisse", Musée national suisse de Zurich, jusqu'au 24 avril 2022.