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Pierre Soulages et Tanabe Chikuunsai IV à la Fondation Baur à Genève

La Fondation Baur fait un éloge de la lumière en exposant les œuvres de Pierre Soulages et d’un artiste japonais
La Fondation Baur fait un éloge de la lumière en exposant les œuvres de Pierre Soulages et d’un artiste japonais / 12h45 / 2 min. / le 6 mars 2022
La Fondation Baur fait un "Eloge de la lumière" en exposant les oeuvres des artistes Pierre Soulages et Tanabe Chikuunsai IV. Tableaux et sculptures tressées en bambou se font face, comme un trait d’union entre l'Orient et l'Occident. À voir à Genève jusqu'au 27 mars 2022.

L’exposition "Eloge de la Lumière" fait dialoguer les oeuvres de deux artistes passés maîtres dans l’art subtil du clair-obscur, telles des entrelacs d'ombre et de clarté.

Cinquante nuances de noir

D’un côté Pierre Soulages, connu pour son exploration du noir. Fortement marquée par ses voyages au Japon, sa peinture est comme un exercice méditatif et spirituel. À l’image d’un tableau, rempli d’encre noire sur lequel on distingue des lignes verticales rappelant des planches ou… une forêt de bambous.

Pierre Soulages, "Peinture", 202 × 255 cm, 18 octobre 1984. [©Fondation Gandur pour l’Art, Genève/ © 2021, ProLitteris, Zurich - Maurice Aeschimann]
Pierre Soulages, "Peinture", 202 × 255 cm, 18 octobre 1984. [©Fondation Gandur pour l’Art, Genève/ © 2021, ProLitteris, Zurich - Maurice Aeschimann]

Pour Laure Schwarz-Arenales, directrice de la Fondation Baur, "Ce tableau à l’encre noire datant des années 1980 est très représentatif des recherches sur la lumière la Pierre Soulages. Composé d’une alternance de stries et d’aplats, c’est une véritable sculpture du matériau qui nous évoque la lumière qui peut percer à travers les forêts de bambous au Japon", précise-t-elle à la RTS.

L’art du tressage de bambou

Placées en miroir des tableaux de Pierre Soulages, les œuvres de Tanabe Chikuunsai IV explorent le passage de la lumière à travers le bambou. Issu d’une longue lignée d’artisans vanniers, l’artiste japonais tresse le bambou pour réaliser des sculptures organiques et abstraites. "C’est un matériau qui est travaillé en ajour, c’est-à-dire sculpté de telle manière que l’ombre joue avec la lumière. Le revêtement en laque accentue cet effet de chatoyance, ce jeu sur les textures et la matière", explique-t-il à la RTS lors de son passage au musée début février.

Tanabe Chikuunsai IV, "Mononofu" (Esprit samouraï), 2021. [Galerie Mingei, Paris - ©Tadayuki Minamoto]
Tanabe Chikuunsai IV, "Mononofu" (Esprit samouraï), 2021. [Galerie Mingei, Paris - ©Tadayuki Minamoto]

L’artiste a profité de son séjour à Genève pour réaliser une œuvre monumentale, in situ. Sans structure portante, une structure en bambou s’élève jusqu’à tutoyer le puits de lumière venant du plafond. "Mon art est le tressage du bambou. Par essence, cette technique créé des ouvertures à travers la matière. Les effets d’ombre et de lumière jouent donc un rôle primordial, et je sens un lien entre mon travail et celui de Pierre Soulages, car le noir y est valorisé dans la multiplicité de ses nuances." Des réflexions de lumière, comme un trait d’union poétique entre orient et occident.

Sujet TV: Brienne Bouquot et Matthieu Lombard

Adaptation web: ms

"Éloge de la lumière", à voir à la Fondation Baur jusqu'au 27 mars 2022.

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