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La guérison par l'image au menu des journées photographiques de Bienne

Affiche des Journées photographiques de Bienne 2022. [DR]
Les Journées photographiques de Bienne entament leur 25e édition / Le 12h30 / 1 min. / le 5 mai 2022
Sous le titre "Recover", les 25e Journées photographiques de Bienne, à découvrir du 6 au 29 mai, se penchent sur le processus de guérison et de réparation à travers l'image.

Réparation psychique, construction identitaire ou reconstruction historique: les artistes explorent la pratique de l'image comme outil qui permet de restaurer une relation endommagée ou rompue de l'individu au monde contemporain. Avec "Recover" il s'agit de comprendre comment des individus arrivent à se reconstruire et la place qu'occupe l'image dans ce processus. L'exposition cherche à savoir à quel point la pratique photographique peut leur permettre de mieux vivre le quotidien, voire de se réparer.

"Cette thématique a un écho particulier après les deux ans de Covid qui ont été difficiles", a souligné jeudi la directrice des Journées photographiques Sarah Girard, évoquant également la guerre en Ukraine. "Comment des images peuvent-elles nous aider à guérir", s'interroge la Genevoise.

A partir de ce vendredi et jusqu'au 29 mai, le public pourra découvrir vingt expositions et performances disséminées dans onze lieux de la ville bilingue comme les musées, les galeries et les places en plein air. Les artistes viennent de onze pays, de la Suisse aux Etats-Unis en passant par la France, la Belgique ou la Roumanie.

Soigner des blessures

La plupart des travaux dévoilent des blessures. Des expositions s'interrogent sur des histoires familiales, les répercussions du Covid à Moscou, la guerre au Libéria de 1989 à 2003, les liens et les tensions entre la nature et l'individu, la confrontation avec la mort et la maladie ou les identités multiples nées de l'exil.

L'artiste nigérian Aàdesokan s'est mis à peindre des fleurs sur des assiettes en souvenir d'un ami qui a mis fin à ses jours. A travers ce processus, il a tenté de canaliser sa souffrance et de rester en dialogue avec l'être disparu. Chaque assiette peinte a ensuite été photographiée.

Question du féminicide

S'interroger sur la problématique de la représentation médiatique du féminicide. C'est le travail de la photographe suisse Zoé Aubry qui se penche sur le meurtre d'une jeune femme mexicaine. Suite à ce crime, des images du corps avaient été diffusées dans les tabloïds suscitant la colère de femmes qui ont lancé un hashtag appelant à les recouvrir.

Avec "The Converts", la photographe américaine Claire Beckett se penche sur les représentations contradictoires que l'enseignement de l'islam véhicule dans le contexte américain de l'après-11 septembre. Son travail vise à questionner les différentes représentations liées à l'enseignement de l'islam, relèvent les Journées photographiques.

Une des photos de l'enquête "Délits de séjours" de Laurence Rasti exposées aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Laurence Rasti]
Une des photos de l'enquête "Délits de séjours" de Laurence Rasti exposées aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Laurence Rasti]

Sans-papiers à Genève

A travers son enquête photographique "Délits de séjours", Laurence Rasti tente de donner une voix aux personnes issues de la migration qui vivent à Genève. Ces femmes et ces hommes en irrégularité de séjour contribuent à l'identité même des villes. L'artiste se penche sur ces sans-papiers et les institutions qui les hébergent.

La manifestation présente la diversité des pratiques photographiques contemporaines. Elle dévoile la photo dans des espaces disséminés en ville pour expérimenter l'image dans des contextes différents. Les Journées photographiques ont enregistré quelque 10'000 entrées pendant trois semaines lors de la dernière édition en 2021.

ats/ld

Journées photographiques de Bienne, jusqu'au 29 mai 2022.

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