C'est avant tout l'histoire d'une profonde amitié qui liait deux hommes. En 1972, le photographe français Henri Cartier-Bresson rencontre le peintre Sam Szafran à Paris lors d'une exposition. Les deux artistes deviennent amis et restent en contact. Henri Cartier-Bresson lui envoie alors régulièrement des photos issues de ses voyages et de ses rencontres avec d'autres artistes, Szafran étant lui-même réfractaire au voyage.
Aujourd'hui, 226 de ces photos sont exposées à la Fondation Gianadda à Martigny, dont une majorité dédicacée par le photographe. Elles ont été offertes par la famille Szafran à Léonard et à la Fondation Pierre Gianadda après le décès de Cartier-Bresson en 2004.
"C'est une richesse qui mérite d'être vue, affirme le directeur de la Fondation Léonard Gianadda, interrogé par la RTS. C'est l'histoire des dons qu'il a faits, des photos qu'il a choisies; une histoire d'amitié."
Les pérégrinations de Cartier-Bresson
"Ces photographies ont été offertes durant ces trente ans, au fil des rencontres et des sujets de discussion entre Henri et Sam, renchérit la commissaire d'exposition Sophia Cantinotti. Ils partageaient des amours pour certains artistes comme Matisse, Bonnard. A partir de là, Henri Cartier-Bresson a offert à Sam toute une série de portraits de ces deux artistes."
Au gré des photographies exposées, on retracera les pérégrinations de Cartier-Bresson en Inde, au Mexique, et simplement dans la France des années 1930. Dans celles-ci, une pudeur interpelle Léonard Gianadda: "Ce qui me frappe dans ces photos, c'est qu'il est toujours respectueux de ses sujets. Il ne vole pas ses photos. Elles ne sont pas prises à l'insu du sujet. Et ça c'est important, car ce n'est plus forcément le cas actuellement."
Sujet TV: Pierre Habran et Florence Vuistiner
Adaptation web: cf
"Henri Cartier-Bresson et la Fondation Pierre Gianadda: collection Szafran", Martigny, jusqu'au 20 novembre 2022.