Baptisé La Baignade pour symboliser l'immersion dans la culture locale et la proximité du fleuve, le festival entame ses derniers préparatifs avant son coup d'envoi vendredi après-midi. Installé dans le bâtiment des Saules à Genève, il présentera le travail de cinq artistes et collectifs arrivés au terme de trois semaines de résidence: Wilson BEATS et Ivan Larson, Johana Blanc, Erin O’Reilly, Murat Mevlana Temel et Jeanne Tullen.
La spécificité de la manifestation réside dans l'accent mis sur le processus de création, et non sur l'oeuvre achevée. "Nous avions l'idée d'aller à l'encontre d'une certaine capitalisation de produits artistiques et de revenir au moment de recherche et d'élaboration; un temps qui fait complètement partie de l'acte de création et qui bien souvent n'est pas valorisé, explique Cassiane Pfund, co-fondatrice du festival. Pour le comité composé exclusivement de femmes, la volonté était aussi de démystifier l'acte de création et d'en livrer les coulisses.
Déambuler dans la création
Le travail des artistes - danse, performance, musique, photographie, poésie - sera donc à découvrir au gré d'une véritable déambulation à l'intérieur du bâtiment des Saules. Trois départs différés sont prévus chaque jour depuis la cour intérieure, chaque artiste ayant choisi les espaces qui convenaient le mieux à sa proposition. Dans la dernière station, l'Imaginarium, les festivaliers pourront laisser une trace de leur passage - poème, dessin ou mot doux - et se mettre dans la peau des artistes grâce à une documentation en réalité virtuelle.
Soutenir la culture locale
Enfin, l'objectif de La Baignade est aussi de resserrer les liens entre les artistes, les lieux culturels et les habitants du quartier, d'autant plus après la pandémie. Le comité d'organisation compte sur le soutien de plusieurs partenaires locaux: le collectif la Fonte et le consortium Saules d'Out pour les résidences de recherche, la coopérative Ressources Urbaines, mais aussi le théâtre du Galpon et le collectif Les Attitudes.
Cette solidarité n'est pas sans rappeler la Genève alternative d'autrefois: "Je ne sais pas si on veut recréer un Artamis; ce serait très ambitieux, même si ce serait beau et intéressant, reconnaît Cassiane Pfund. Néanmoins, on s'est rendu compte qu'il y avait des besoins d'espaces alternatifs de diffusion. Certains existent déjà à Genève et on voulait en rendre compte sous la forme d'un festival parce que c'est un moment rassembleur, parce qu'on peut convoquer plein de médiums différents, de projets artistiques qui ont du sens et qu'on trouve formidables."
En plus des déambulations, des concerts et un marché de créateurs jalonneront le week-end, qui se veut festif.
Charlotte Frossard
Le festival La Baignade, au bâtiment des Saules, Genève, du 1er au 3 juillet 2022. Le prix est libre.