"Après une longue vie riche en couleurs et en émotions, son coeur s'est arrêté, sereinement et entouré d'amour", a écrit sa famille dans un avis mortuaire publié lundi dans le journal Arcinfo.
Ivan Moscatelli était connu pour ses oeuvres décalées. En 2004, il avait notamment créé des tourtes érotiques, en hommage à son premier métier, qu'il avait exposées à Neuchâtel.
Artiste autodidacte
Né en 1944, en pleine guerre, fils unique d'un résistant anti-fasciste, Ivan Moscatelli arrive à La Chaux-de-Fonds à l'âge de 15 ans avec son père, suite au divorce de ses parents. Il effectue un apprentissage de boulanger-pâtissier et travaille dans l'industrie, tout en apprenant seul à dessiner et peindre. Dès les années 1980, il peut vivre de son art même s'il disait ne pas aimer jouer l'artiste, mais seulement vivre avec son temps.
Il crée des peintures, des vitraux avec la géométrie comme marque de fabrique, mais aussi des créations piquantes qui font sa renommée, comme des centaines de phallus très colorés sculptés dans le bois.
Le bonheur de peindre
En 2011, Ivan Moscatelli détaillait au micro de "Couleurs locales" sa technique picturale, basée sur des photographies qu'il trouvait sur internet. Il décomposait ensuite l'image à l'aide de logiciels spécialisés pour en sortir un dessin, qu'il faisait imprimer sur une toile. Il pouvait ensuite se consacrer au seul "bonheur de peindre" en se référant à la photo préexistante, sans "la perte de temps de dessiner sur place".
Dans son atelier de Wavre, le Neuchâtelois avait un cercueil recouvert de strass et de paillettes. Pour ne pas se "coucher pour la dernière fois dans le noir". "La mort n'existe que pour les personnes qui en ont peur", écrivait-il encore sur Facebook mercredi dernier.
Sujet radio: Romain Bardet
Adaptation web: mh