La prolifique production du peintre Olivier Saudan exposée à Morges

Une compagnie toujours surprenante, drôle, sensible, potache. Olivier Saudan, la jolie soixantaine, parle beaucoup, fait des digressions, avec tendresse, véhémence, couleurs, plutôt que nuances. Il ressemble à sa peinture.

Côté sujets, il aime les boxers, les chiens, les bouteilles d’Ajax - aussi mythologiques que pop -, il vénère le peintre Soutine, il aime les voyages au Nord, les nuits glacées où pointent en ligne d’horizon des lumières infimes, les faits divers sanglants, le quotidien, les couteaux. Il peint la vie puisque tout pour lui est peinture, aucun sujet n’est supérieur à un autre, il peint, un point c’est tout.

"Je ne peux prétendre un seul instant que je vais réinventer la peinture"

L’exposition pour laquelle l'artiste vaudois a pris ses quartiers dans toutes les salles du Musée Alexis Forel à Morges est conçue de manière très enveloppante. Elle débute avec une vraie paire de pompes argentées, maculées de peinture posée sur un coussin lui aussi plein de giclures. C'est celles que van Gogh avait peintes. "Mon travail n'est fait que de citations, d'hommages. On ne vient pas de nulle part. Je ne peux prétendre un seul instant que je vais réinventer la peinture", explique à la RTS Olivier Saudan.

L'exposition offre une plongée quasi en apnée dans sa production prolifique. Les complices de l’artiste qui ont piloté cette exposition mettent bien en scène ce flux perpétuel du besoin, de la nécessité de faire, de produire, de dire par la peinture le réel et ses strates.

On ressent bien ce qui agit l’artiste, et on voit aussi à quel point il semble capable de tout faire, de la peinture abstraite lyrique en passant par de la figuration vigoureuse ou des paysages subtils, il y a quelque chose de virtuose dans l'univers d'Olivier Saudan.

Florence Grivel/olhor

L’exposition dédiée à Olivier Saudan est à découvrir au Musée Alexis Forel, Morges, jusqu’au 4 décembre.