Le photographe Josef Koudelka est connu pour avoir documenté l'attaque soviétique sur Prague en 1968 pour le compte de l'agence Magnum. Des clichés qui ont été vus dans le monde entier. Des photographies devenues icônes. "J'essaie de trouver l’endroit où une photo m'attend. [...] J'y retourne jusqu'à ce que j’aie la bonne photo et parfois ça n'arrive jamais", explique le photographe à la RTS.
Originaire de Tchécoslovaquie, Josef Koudelka va vivre l'exil suite à l'invasion de Prague par les Soviétiques en 1968 et parcourir le monde. Une vie de nomade qui a marqué son œuvre. "La Tchécoslovaquie n'est plus la même. Je ne suis plus le même. Je pense que je suis le produit de tous les pays où j'ai voyagé et de toutes les personnes que j’ai rencontrées. Tout cela a influencé mon travail", souligne Josef Koudelka.
Une exposition fruit de deux ans de recherches
Première rétrospective consacrée à l'ensemble de l'oeuvre de Josef Koudelka en Suisse depuis 1977, cette exposition, complétée par une publication, offre de nouvelles perspectives sur sa carrière: une partie de ses archives personnelles a été explorée en profondeur et mise en valeur à cette occasion, en particulier les 30'000 planches contact de 35 mm couvrant les années 1960-2012.
Un bon cliché, c'est une photo qui raconte plein d'histoires en même temps.
De cette sélection sont ressorties plusieurs séries, toutes en noir et blanc, comme "Gitans". Le photographe a longtemps vécu au contact de communautés roms, dont il aimait saisir les personnages "comme des acteurs de théâtre", explique ainsi à l'ats le commissaire de l'exposition, Lars Willumeit. "Il a noué des liens avec ces communautés durant plusieurs décennies. L'une d'elles lui a d'ailleurs donné le surnom d'Ikonar - faiseur d'icônes - car elle utilisait ses photos dans des lieux de prière", poursuit le commissaire. Un surnom qui sert d'ailleurs de titre à l'exposition.
Sujet TV: Geneviève Dentan Yvan Thorimbert
Adaptation web: ld/ats
L'exposition "Josef Koudelka - Ikonar. Constellations d'archives", Photo Elysée, Plateforme 10, Lausanne. A voir jusqu'au 29 janvier 2023.