Riverboom, les "sales gosses de la photographie", expose une dernière fois à Vevey
"Ce qui nous intéresse, c'est la folie qu'il y a dans leur projet collectif et la manière très ludique, joueuse dont ils abordent les grandes questions du monde", a résumé vendredi dans le 19h30 de la RTS Stefano Stoll, directeur d'Images Vevey et co-commissaire de L'Appartement, à Vevey, qui accueille l'exposition.
Dans son livre "Switzerland vs. The World", par exemple, le collectif italo-suisse confronte des images de Suisse à des équivalences internationales. La barbe helvétique demeure concurrentielle avec celle d'Afghanistan…
Tout a commencé en Afghanistan
Depuis deux décennies, à l'enseigne de Riverboom, les photographes Paolo Woods, Gabriele Galimberti, Claude Baechtold et Edoardo Delille, le businessman Alexandre Tzonis et le journaliste Serge Michel se défoulent artistiquement ensemble, en faisant parler leurs photos.
Riverboom doit son nom à une vallée d'Afghanistan où coule la rivière Boom… "En une phrase: c'est trois protestants dans une voiture qui font le tour de l'Afghanistan en 2002 qui se 'crashent' au bord de cette rivière et décident de fonder un collectif", raconte Claude Baechtold.
La fin de l'histoire
Les clichés anodins, portraits, moustaches, vêtements au cadrage très différent sont, dans la main du collectifs Riverboom, détournés, opposés, transformés en toutes sortes d'objets. Des photos qui deviennent de vraies armes de communication.
Et pourtant, après vingt ans, l'exposition veveysanne signe la fin du collectif. "On s'entend trop bien pour continuer à faire vivre ce collectif qui était fondé sur l'engueulade en permanence", sourit Claude Baechtold.
La sortie de scène des six amis suscite des réactions jusqu'à Paris. Le quotidien Le Monde a titré son article "Vie et mort de Riverboom, sales gosses de la photographie".
Katia Hess/vajo