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Quel regard auront les archéologues de l'an 4023 sur notre époque?

Le musée romain de Vidy propose un bond dans le futur, en 4023 pour découvrir les objets que nous laisseront à la postérité.
Le musée romain de Vidy propose un bond dans le futur, en 4023 pour découvrir les objets que nous laisserons à la postérité. / 12h45 / 2 min. / le 5 mars 2023
L'exposition "Retour vers le futur antérieur" se met dans la peau d'un archéologue du futur. Au Musée romain de Lausanne-Vidy, les visiteurs peuvent découvrir des vestiges du 20e et 21e siècle, tels qu'ils pourraient être interprétés dans 2000 ans. C'est aussi une manière de sensibiliser le public à la complexité du métier et à la durabilité de nos objets.

Une vapoteuse que l'on prendra pour une conduite d'eau, des douilles de munitions confondues avec des bouteilles miniatures, ou encore des téléphones qu'on exposera avec, pour légende, "une machine servant à faire des calculs".

"Les nains de jardins. Ils les comparent à des personnages religieux très important, alors que pour nous c’est une décoration de jardin", décrit Christelle, une visiteuse de l'exposition, devant la caméra du 12h45 de la RTS.

Les limites de l'interprétation

Toute la complexité du travail des archéologues est mise en lumière à travers cette exposition imaginée il y a 20 ans par Laurent Flutsch, l’ancien directeur du Musée romain de Lausanne-Vidy.

"Je pense que Laurent Flutsch avait envie de proposer, par l’archéologie fiction, une réflexion sur l'archéologie en général. Et un peu aussi les limites de l'interprétation du passé auquel on est confronté tous les jours", explique Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne-Vidy.

Objets non-durables

L'exposition met aussi en lumière une constatation: très peu de matériaux utilisés aujourd'hui survivront ces deux prochains millénaires. En 4023, il ne restera qu'une infime partie de nos objets du quotidien.

"Quand on visite une exposition d’archéologie, on n'a pas conscience que ce qu'on voit ne représente qu'une très petite proportion de ce qu'était la culture d'une époque. On a essayé de mettre en perspective le fait que tous les objets en plastique, en tissu etc. disparaîtront. Et il nous restera le métal, le verre", souligne Séverine André, conservatrice au Musée romain de Lausanne-Vidy.

Une société réduite à peu de choses

Notre société réduite à des pièces de monnaie et du béton armé? Ce constat peut effrayer certains, comme Christelle: "On a beau avoir tous les moyens de communication, toutes les technologies, au final peu de choses restent. C'est vrai que ça fait un peu peur".

L'exposition "Retour vers le futur antérieur", qui marque les 30 ans cette année du Musée romain de Lausanne-Vidy, est à découvrir jusqu'à fin septembre.

Maude Richon / fme

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