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Un flot d'images pour faire corps aux Journées photographiques de Bienne

Début de la 26e édition des Journées photographiques de Bienne, avec pour thème la notion de corps
Début de la 26e édition des Journées photographiques de Bienne, avec pour thème la notion de corps / 12h45 / 2 min. / le 5 mai 2023
Les Journées photographiques de Bienne invitent le public à s'interroger "sur sa relation au monde physique, vivant, virtuel ou fantasmé" dès vendredi et jusqu'au 28 mai. Vingt et un artistes au fil de vingt expositions réparties dans douze lieux de la ville sont à découvrir.

Edition après édition, les Journées photographiques de Bienne tentent de décrypter les enjeux contemporains. Après le thème de la rupture en 2021 et celui de la réparation en 2022 (peu après le début de la guerre en Ukraine), Sarah Girard, la directrice des Journées photographiques a choisi cette année "Physicalities" ("Physiques").

Monde digital et monde vivant

À l’ère où le monde des écrans coexiste avec le monde des corps, où les individus évoluent dans un univers de représentations, d’intelligence artificielle et de robotisation de notre environnement, la 26e édition des Journées photographiques de Bienne propose ainsi une réflexion sur ce qui "fait corps" dans notre société.

Les travaux de photographes travaillant sur ces enjeux ont été rassemblés et d'autres ont été sollicités. Le photographe belge Bertrand Cavalier, occupé par le lien entre l'individu et l'architecture moderniste, s'est vu interpeller pour l'inciter à aborder aussi le corps.

Des travaux collaboratifs, réalisés avec d'autres institutions comme l'école d'arts visuels Berne-Bienne, sont aussi proposés. C'est également le cas avec Photoforum ou espace libre, qui donnent carte blanche à des artistes en fonction de la thématique définie cette année.

>> A écouter: l'interview de Sarah Girard, directrice des Journées photographiques, dans le 12h30 :

Entretien avec Sarah Girard, directrice des journées photographiques de Bienne
L'invitée du 12h30 - Sarah Girard, directrice des Journées photographiques de Bienne / L'invité du 12h30 / 7 min. / le 1 mai 2023

Une moitié de Suisses

La moitié des artistes retenus pour cette édition viennent de Suisse. Parmi eux le Biennois Lucas Dubuis dévoile un travail documentaire sur un paysan également croque-mort aux Breuleux (JU).

L'artiste genevois Florian Bach présente sa première installation photographique. Il a pour cela utilisé des négatifs qu'il gardait dans ses tiroirs depuis début 2003 sur un centre de migrants à Calais, en France, évacué du jour au lendemain.

Olivier Suter, dont un autre travail avait été retenu au dernier Vevey Images, montre quant à lui à Bienne des enfants qui lisent des livres marquants pour la pensée occidentale, comme "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir. La Bibliothèque de Bienne en profite pour proposer des podcasts permettant d'écouter des fragments de ces ouvrages.

Présence dans les rues

Une photographie de Sabina Bösch tirée de sa série "Hoselupf" montrée aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Sabina Bösch]
Une photographie de Sabina Bösch tirée de sa série "Hoselupf" montrée aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Sabina Bösch]

Deux photographes bernois, Rebekka Friedli et Beat Schweizer, ainsi qu'une Zurichoise, Sabina Boesch, seront aussi présents. Cette dernière s'est concentrée sur les combats de lutte sportive entre femmes, autorisés depuis le début des années 1980.

Les autres photographes exposés viennent d'Europe, comme la Polonaise Marta Zgierska, qui collabore avec la galerie Gowen Contemporary de Genève. Pas d'artistes tessinois en revanche pour cette édition, mais deux photographes italiens: Pierfrancesco Celada et Salvatore Vitale, invité par le Photoforum.

Le Festival a encore une présence dans la rue, sur les façades des bâtiments, dans la cour de la Maison Farel ou dans le jardin du Nouveau Musée. Depuis 2019, les Journées photographiques ont renforcé la visibilité de l'image dans l'espace public, de manière à toucher un public différent de celui qui fréquente les galeries et pour renforcer l'expérience physique de l'image.

Accent sur la photographie émergente

Bienne se distingue des nombreux autres festivals consacrés à l'image, comme Vevey Images ou Arles, en mettant l'accent sur la photographie émergente: la ville bilingue, qui attire autant un public romand qu'alémanique, privilégie les photographes qui sortent des écoles d'art ou qui présentent des travaux inédits.

olhor avec ats

"Journées photographiques de Bienne, du 5 au 28 mai 2023

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