A l'origine, l'artiste lausannois, qui réside dans l'Etat américain du Connecticut depuis 40 ans, voulait tout donner au Musée Jenish à Vevey. "Il s'est rendu compte que ce legs de 800 oeuvres était trop important pour une seule institution, faute de ressources humaines et de place", a déclaré mercredi son ami, le journaliste Jacques Poget. Il revenait sur une information diffusée par le journal 24 Heures.
Après avoir examiné différentes solutions, notamment avec le Service des affaires culturelles du canton de Vaud (SERAC), l'artiste a finalement choisi de répartir son oeuvre entre la Suisse et les Etats-Unis. Il remettra au canton une centaine d'oeuvres bien choisies, a indiqué Charles Super, en charge de la communication au Département vaudois de la culture.
A savoir, "un ensemble représentatif de sa carrière avec des oeuvres majeures, en particulier celles qui ont des liens avec la Suisse". Elles seront réparties selon les voeux des responsables du Musée Jenisch, du Musée cantonal des Beaux-Arts, de la Bibliothèque cantonale universitaire et des Archives cantonales.
Des prêts américains
Le SERAC est désormais dans l'attente de la liste détaillée de cette proposition de don. Le canton informera Etienne Delessert de la décision finale des institutions concernées et de la répartition des oeuvres entre celles-ci en fonction de la liste proposée.
En ce qui concerne les 700 autres oeuvres, les dessins des livres pour enfants et les tableaux de l'auteur seront conservés au Norman Rockwell Museum de Stockbrige (Massachussetts). Les dessins politiques et éditoriaux iront à la Library of Congress (Washington DC).
Les oeuvres remises au canton de Vaud seront présentées à l’Espace Arlaud à Lausanne de janvier à mai 2025. Cette exposition sera complétée par des oeuvres prêtées par les deux institutions américaines dépositaires.
Des livres pour enfants au design
Pour mémoire, Etienne Delessert avait approché en début d'année plusieurs musées vaudois pour faire don de la totalité de ses œuvres. Il était alors question d'environ 2000 pièces, un chiffre revu à la baisse depuis. La proposition avait dû être déclinée faute de place et de moyens pour la conserver.
>> Lire à ce sujet : Etienne Delessert, père de Yok-Yok, est-il boudé par le canton de Vaud?
Le SERAC avait alors offert ses bons offices et proposé diverses solutions de préservation et de valorisation sur sol vaudois, rappelle le canton. L'illustrateur était parallèlement en discussion avec des institutions américaines. Divers échanges ont eu lieu avant d'aboutir à la décision actuelle.
Etienne Delessert, 82 ans, s'est fait connaître à Paris et à New York d'abord dans la publicité et les affiches, puis dans l'illustration, les films d'animation et la peinture. Figure du livre pour enfants, père du personnage d'animation Yok-Yok, il s’est également fait un nom au niveau international en tant que dessinateur de presse. Il s'est vu décerner le Grand Prix suisse de design début mars.
ats/iar