"Chaque fois que l'on pense à une exposition, on isole un objet que l'on trouve emblématique. Là en l’occurrence, il s'agit du jouet téléphérique. Pour les gens de ma génération, ce jouet blanc et rouge résonne fort", explique à la RTS Franck Vacheron, directeur de l'écomusée de l’association pour le patrimoine industriel (API) à Genève. De cet objet emblématique est née l’exposition à voir et écouter "Le téléphérique", menée par l’artiste Pierre Thoma, compositeur et installateur sonore, l’ensemble Batida et l’association Amalthea.
Des installations à regarder et écouter
La première œuvre de l’exposition est une télécabine grandeur nature, située dans la cour de l’écomusée. Transformée en salon d’écoute, il est possible d’y écouter une bande sonore nommée "Viens donc! Vien don!" composée par de nombreux artistes: une chanteuse de yodel, un conteur et joueur de cor des Alpes ou encore un ethnomusicologue.
"Cette bande sonore est l’exacte durée de la montée et la descente au Salève. Il y a une version pour l’été et une version pour l’hiver. Lorsque l’exposition atteindra la moitié de sa durée, nous allons changer la bande-son", raconte Alexandra Bellon, percussionniste dans l’association Amalthea.
Bruits de câbles et de cloches
Toujours dans la cour extérieure, des haut-parleurs fixés sur la façade du musée diffusent en continu une autre bande sonore, celle de Pierre Thoma. Intéressé par les machines depuis tout petit, il développe une passion unique en grandissant. "Enregistrer des sons qui existent, mais que les gens ne peuvent pas entendre. Une bonne partie de ces sons a été enregistrée dans les machineries des téléphériques, qui sont énormes", explique-t-il. Les câbles produisent également des sons, que Pierre Thoma est allé enregistrer dans la câblerie Jacob, dans l’Emmental bernois. "On y trouve des machines extrêmement impressionnantes qui fabriquent des câbles pour la Suisse et l’étranger."
Une troisième installation met en lumière un instrument de musique et jouet téléphérique mesurant neuf mètres. Il a été construit par le luthier Léo Maurel pour l’ensemble Batida et a été baptisé "Télécatida". Au total, 32 cloches défilent et résonnent ensemble sur un câble métallique. Aux pieds des pylônes, des vaches miniatures font sonner les battants des cabines-cloches. "Ces cloches ont été choisies à l’usine chez Firmann. Elles s’activent par un résonateur. Lorsqu'on visite l’exposition, il est possible de tourner une manivelle pour donner l’idée d’un pâturage", précise Alexandra Bellon.
Sujet radio: Layla Shlonsky
Adaptation web: Myriam Semaani
Exposition "Le téléphérique", écomusée A.P.I., Genève, jusqu'au 19 août 2023. Entrée libre.