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A Arles, les sources photographiques du premier film d'Agnès Varda exposées

Les rencontres photographiques d'Arles consacrent une exposition à Agnès Varda et aux photos qui ont inspiré son premier film.
Les rencontres photographiques d'Arles consacrent une exposition à Agnès Varda et aux photos qui ont inspiré son premier film. / 19h30 / 2 min. / le 24 juillet 2023
Les Rencontres de la photographie d'Arles consacrent une exposition à la défunte réalisatrice française Agnès Varda contenant les photos qui ont inspiré son premier film en 1955, "La Pointe courte".

A Arles, ville française entière dédiée à la photographie chaque été durant trois mois, l'art est dans la rue et dans les bâtiments historiques, comme au cloître St-Trophîme où une exposition est consacrée à Agnès Varda et à son premier film "La Pointe courte" (1955).

La célèbre réalisatrice, décédée en 2019, s'est mise à la photographie dès 1947, à l'âge de 20 ans. Elle a immortalisé avec son Rolleiflex tout ce qui l'entourait.

Attachement particulier à Sète

"Les photographies qu'on voit dans l'exposition sont prises avant le tournage du film. Ce sont des images qu'elle prend, soit en se promenant à Sète, à la Pointe courte qu'elle connaît bien, soit en photographies de repérage", explique à la RTS Carole Sandrin, commissaire de l'exposition.

La réalisatrice a nourri un attachement particulier pour cette ville du sud de la France. Sétoise d’adoption pour y avoir été réfugiée adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale, elle y reviendra chaque année jusqu’au début de 1960. Agnès Varda photographie ainsi les habitants du quartier populaire de la Pointe courte, dans leur vie quotidienne, les pêcheurs, les femmes qui ramassent le linge. "Ce sont des gestes qu'elle veut capturer. Dans le film, on a un traitement qui est quasi documentaire pour cette partie-là de l'histoire", détaille Carole Sandrin. 

Agnès Varda, "Reflet sur les quais de Sète" (1950), tirage argentique. [Succession Agnès Varda/Collection Rosalie Varda/Rencontres de la photographie d'Arles - Agnès Varda]
Agnès Varda, "Reflet sur les quais de Sète" (1950), tirage argentique. [Succession Agnès Varda/Collection Rosalie Varda/Rencontres de la photographie d'Arles - Agnès Varda]

Nombreuses planches-contacts

Ce premier film d'Agnès Varda , sorti en 1955, est considéré comme l'un des précurseurs de la Nouvelle Vague, quand le cinéma se fait le miroir de l'époque. "Dans les photographies qui sont présentées à Arles, ce sont beaucoup de planches-contacts qui viennent nourrir son scénario et montrer à son équipe ce qu'elle veut cadrer, quel type d'images, quelles scènes, quelle atmosphère elle veut reproduire. C'est un outil de travail qui est très important pour elle", explique encore Carole Sandrin.

Agnès Varda au festival de Locarno 2014. [Keystone - Urs Flueeler]
Agnès Varda au festival de Locarno 2014. [Keystone - Urs Flueeler]

Parcourir les clichés d’Agnès Varda rend compte de son cheminement photographique. Comparer les quelque 800 vues prises à Sète, noyées dans le corpus de sa pratique photographique, avec la minutieuse sélection qu’entreprend la jeune femme dès 1953 pour préparer son film, permet de révéler sa vision.

Et de retracer l'histoire d'une jeune photographe audacieuse devenue la réalisatrice reconnue, qui a révolutionné le cinéma français en alternant à l'époque un style graphique et réaliste avec peu de moyens.

Sujet TV: Chloé Steulet

Adaptation web: olhor

Les Rencontres de la photographie d'Arles, jusqu'au 24 septembre 2023.

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