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Des technologies de pointe pour authentifier les toiles et identifier les faux

Léopold Robert, "Le départ des pêcheurs de l'Adriatique pour la pêche au long cours", 1834. [mbac.ch]
Léopold Robert, "Le départ des pêcheurs de l'Adriatique pour la pêche au long cours", 1834. - [mbac.ch]
La technologie permet d'apporter toujours plus de données aux spécialistes de l'art. Les toiles des artistes neuchâtelois Léopold et Aurèle Robert ont ainsi été scrutées avant d'être exposées à Neuchâtel et au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds qui vient de rouvrir ses portes.

Avant d'être accrochées jusqu'en novembre au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds et celui d'art et d'histoire de Neuchâtel, les peintures du célèbre artiste Léopold Robert se font analyser, scruter.  C'est que parmi ces œuvres, des faux ou des répliques se cachent peut-être. Le musée de La Chaux-de-Fonds a des doutes sur certaines pièces, alors pour mieux comprendre la technique du peintre, il a fait appel, pour la première fois, à la start-up neuchâteloise Matis.

Grâce à des technologies de pointe, la start-up peut, en un clic, mettre en valeur des compositions différentes, des dessins préparatoires, des signatures qui s'effacent, des anciennes restaurations. Ces images, une fois analysées, permettent de comprendre l'histoire de ces oeuvres, une démarche essentielle tant pour leur restauration que pour leur authentification.

Des technologies efficaces et moins onéreuses

Pour le musée, une récolte de données de cette ampleur n'aurait pas été possible avec les méthodes classiques. Utiliser la radiographie ou les infrarouges, par exemple, demande une grosse logistique pour le transport et surtout, ces techniques sont chères.

"Il aurait été assez compliqué d'analyser l'ensemble de la collection. Cela représente une cinquantaine de tableaux. Donc on aurait dû faire un choix, mais là, grâce à l'imagerie de Matis, on peut se permettre d'analyser une vingtaine de tableaux en quelques jours seulement", souligne Léa Gentil, conservatrice et restauratrice au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds.

Difficile d'estimer combien de contrefaçons sont en circulation. Pierre-Antoine Héritier est restaurateur et travaille depuis 1975, notamment pour des collectionneurs privés. Il en voit régulièrement passer. Appareil photo multispectral, bases de données, scanner, les technologies sont précieuses pour repérer les faux.

>> A voir: le reportage du "19h30" :

Des technologies de pointe permettent d'analyser avec précision les œuvres d'art anciennes et de repérer les faux
Des technologies de pointe permettent d'analyser avec précision les œuvres d'art anciennes et de repérer les faux / 19h30 / 3 min. / le 7 août 2023

Le regard humain toujours indispensable

Ces technologies qui percent les secrets cachés sous les pigments pourront-elles bientôt se passer des experts pour authentifier les oeuvres? Au musée d'art et d'histoire de Genève, dans les ateliers les mieux équipés du pays, une esquisse vient d'être attribuée au célèbre peintre Théodore Géricault. Une authentification comme celle-ci est possible grâce à la technologie. Et certaines méthodes d'interprétation par intelligence artificielle se développent.

Mais pour Victor Lopes, conservateur responsable au Musée d'art et d'histoire de Genève qui est déjà tombé sur une poignée de faux en étudiant des peintures anciennes, le regard humain reste incontournable. "La machine pourrait faciliter les échanges d'informations, établir des bases de données, mais je ne pense pas qu'elle ne prendrait jamais la décision d'attribuer ou non une oeuvre à un artiste en particulier", conclut l'expert.

Sujet TV: Juliette Jeannet

Adaptation web: ld

A voir l'exposition "Léopold et Aurèle Robert - Ô saisons..." au Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, jusqu'au 12 novembre 2023.

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