"Avec la mer du Nord...", Léon Spilliaert à la Fondation de l'Hermitage, Lausanne
Avec sa grande rétrospective consacrée à Léon Spilliaert, une première en Suisse, la Fondation de l'Hermitage à Lausanne a proposé un grand bol d'air marin à ses visiteurs. Ils ont découvert une oeuvre puissante, profonde, singulière, mystérieuse, infusée par l'esprit libre et autodidacte du peintre belge qui a développé son art dans une sobriété de moyens qui confine parfois à l'abstraction.
Au cours de l'exposition "Avec la mer du Nord...", on a pu plonger dans une réalité inquiétante et envoûtante, découvrant ses paysages de bord de mer du Nord immédiatement reconnaissables, avec des traits expressionnistes, métaphysiques et symbolistes.
Resté d'abord fidèle aux nuances de noirs et de gris, Léon Spilliaert s'est finalement tourné vers la couleur. Le peintre a aussi représenté et interprété sa ville d'Ostende avec toutes ses nouveautés urbanistiques. Une autre spécificité de son travail est la série d'autoportraits qu'il a réalisée tout au long de sa vie. Une série également présentée lors de cette exposition qui s'est tenue du 27 janvier au 29 mai 2023.
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"Serious moonlight", Betye Saar, Kunstmuseum, Lucerne
Assembler pour transformer, cela semble être le mot d'ordre de l'Afro-Américaine Betye Saar, une artiste presque centenaire qui continue à s'exprimer au travers de son art multiple, comme on a pu le constater du 25 février au 18 juin 2023 au Kunstmuseum de Lucerne, à travers son exposition "Serious moonlight".
Située dans le "black arts movement" et dans la veine du féminisme noir, l'univers de cette artiste est inspiré par le colonialisme, le féminisme, le recyclage, le multi religieux, la violence, l'injustice. Son travail est aussi engagé que poétique, plein de vitalité, gorgé d'une magie syncrétique, mixant des imageries qui vont du vaudou au tarot en passant par celles du christianisme avec ses autels réalisés à partir d'objets perdus, des rebuts, qu'elle trouve dans les marchés de Los Angeles.
"Territoires textiles", Magdalena Abakanowicz, Musée cantonal des beaux-arts (MCBA), Lausanne
A Plateforme 10, du 23 juin au 24 septembre 2023, le Musée cantonal des beaux-arts présentait une grande exposition de Magdalena Abakanowicz (1930-2017), une artiste d'origine polonaise incontournable dans l'art textile.
Avec son style de tissage brut, réalisé à même le métier à tisser, elle a révolutionné le genre et affirmé une liberté d'expression qui peinait alors à éclore dans une Pologne sous régime communiste.
Ses oeuvres immenses englobent, gobent, activent, et embarquent dans des forces et des matières qui dépassent ou transcendent.
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"Oui non si no yes no", Markus Raetz, Kunstmuseum, Berne
Du 8 septembre 2023 au 25 février 2024, le Kunstmuseum de Berne consacre une rétrospective au grand artiste suisse Markus Raetz disparu en 2020 à presque 80 ans. Une exposition qui fera date.
L'art de Markus Raetz se concentre sur la perception visuelle et se base sur la métamorphose permanente des motifs. Le public découvre l'aspect multidimensionnel de l'artiste passé maître dans la transformation de la réalité visible.
Ainsi, ce qui semble être un seul objet, petite sculpture en fil de fer immobile, peut exprimer le mot "oui" ou "non", selon son déplacement. Tout se joue dans cet espace de bascule qui réjouit toujours.
>> A lire : L'oeuvre ludique de Markus Raetz célébrée au Kunstmuseum de Berne
"Immersion. Les origines: 1949-1969", Musée cantonal des beaux-arts (MCBA), Lausanne
A l'ère de la réalité virtuelle, le public plébiscite l'art participatif, une expérience culturelle dont il serait le héros. Cette idée d'immerger le public dans l'art ne date pas d'hier et c'est ce que montre l'exposition "Immersion. Les origines: 1949-1969" proposée au MCBA à Lausanne, du 4 novembre 2023 au 3 mars 2024.
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Avec quatorze environnements immersifs, de Lucio Fontana à Judy Chicago, cette exposition est la première à s'intéresser à l'émergence d'une pratique qui devient une des modalités d'expression majeure du champ artistique à partir des années 1990.
A Lausanne, les oeuvres ont été reproduites. Pour certaines, le musée s'est basé sur des plans de reconstitution, pour d'autres, il a fallu partir de rien, en se référant parfois à une simple photo en noir et blanc, comme pour l'oeuvre de Ferdinand Spindel, datée de 1966, pour laquelle le MCBA a mené une véritable enquête afin d'en proposer une reconstitution fidèle.
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