Wim Delvoye, "L'ordre des choses", Musée d'art et d'histoire de Genève
Des buts de football garnis de somptueux vitraux, une bétonneuse en bois précieux plus vraie que nature ou encore le fameux "Cloaca", cette machine qui reproduit le système digestif et fabrique des étrons à la chaîne. Toutes ces oeuvres sont le fruit du travail de l'artiste plasticien belge contemporain Wim Delvoye.
Le Musée d'art et d'histoire de Genève a décidé de lui offrir une carte blanche pour exposer son travail qui mélange profane et sublime, culture populaire et élitiste, tradition et moyens high-tech, toujours avec beaucoup d'humour. L'artiste flamand s'est plongé pendant une année dans les nombreuses collections du musée genevois pour en tirer de savoureux contrastes et dialogues avec ses propres oeuvres.
Pour le directeur du Musée d'art et d'histoire de Genève, Marc-Olivier Wahler, l'exposition proposée par Wim Delvoye permet de découvrir "une figure extraordinaire et reconnue de l'art contemporain, mais aussi un collectionneur passionné qui s'intéresse à tout".
Carte blanche à Wim Delvoye, "L'ordre des choses", Musée d'art et d'histoire, Genève, du 26 janvier au 16 juin 2024.
Rétrospective Nicolas de Staël, Fondation de l'Hermitage à Lausanne
Après le Musée d'Art Moderne de Paris, la grande rétrospective consacrée à Nicolas de Staël prend ses quartiers à Lausanne, début février. A cette occasion, la Fondation de l'Hermitage présente une sélection d'environ cent tableaux, dessins et carnets de cette figure incontournable de la scène artistique française d'après-guerre.
Une occasion unique de vivre une peinture où la couleur, l'énergie et la lumière dominent. L'oeuvre de Nicolas de Staël (1914-1955) est extrêmement prolifique même si elle se déploie sur peu d'années (une quinzaine), avant le suicide du peintre à l'âge de 41 ans, alors que sa carrière est en pleine ascension.
Enfant exilé devenu voyageur infatigable, le peintre français aux origines russes est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu'il se confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit posé sur une table. Artiste libre, il poursuit sa quête urgente d'un art toujours plus dense et concis, figuratif ou pas, peu importe.
Rétrospective Nicolas de Staël, Fondation de l'Hermitage, Lausanne, du 9 février au 9 juin 2024.
Dan Flavin, "Dédicaces en lumière", Kunstmuseum de Bâle
A Bâle, le Kunstmuseum présente une grande exposition dédiée à l'artiste américain Dan Flavin (1933–1996), maître des tubes fluorescents.
Pionnier de l'art minimal, Dan Flavin réalise un coup d'éclat en 1963 en installant un banal tube fluorescent (un produit à la base commercial) sur le mur de son atelier, décrétant qu'il s'agit d'une oeuvre d'art. Dès ce moment, l'artiste va explorer toutes sortes de variations avec le fluorescent qu'il adapte selon les contextes où il expose.
Grâce à son travail, la lumière efface les angles des salles d'exposition, englobe le spectateur dans son champ coloré et entretient un dialogue intime avec l'architecture des bâtiments, un art immersif qui a tout de suite attiré tous les publics.
Dan Flavin, "Dédicaces en lumière", Kunstmuseum, Bâle, du 2 mars au 18 août 2024.
Ana Mendieta, Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds
Le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds organise la première rétrospective en Suisse d'Ana Mendieta, grande artiste d'origine cubaine. Etoile filante de l'art contemporain et source d'inspiration de l'écoféminisme, Ana Mendieta a eu une carrière brève et fulgurante. Née en 1948 à La Havane, elle meurt à l'âge de 37 ans en chutant du 34e étage de son immeuble new-yorkais.
Artiste activiste, elle touche à toutes sortes d'expressions: sculpture, performance, peinture, photo, vidéo. Son travail oscille entre le body art et le land art, un art comme une quête des origines et de son identité, un art qui transite notamment à travers son propre corps par des performances ritualisées aux accents chamaniques, où le corps se fond dans la nature.
Ana Mendieta, Musée des Beaux-Arts, La Chaux-de-Fonds, juin 2024.
Marina Abramović, Kunsthaus de Zurich
Figure de proue et pionnière du body art, Marina Abramović est mondialement connue pour ses performances qui conduisent le corps à des extrémités parfois dangereuses.
Née à Belgrade en 1946, elle débute ses performances en 1973 et forme avec son compagnon de l'époque Ulay un duo qui va faire date et qui se séparera en 1988 dans une performance iconique. L'un et l'autre marchent des jours entiers depuis des points opposés de la Grande Muraille de Chine et se rencontrent - après quatre-vingt-dix jours - pour au final se séparer.
Marina Abramović continue sa carrière en solo en poussant toujours les limites de sa propre résistance physique et psychique, et en développant aussi un axe plus méditatif et porteur de guérison. Jusqu'à présent, son travail n'avait jamais été présenté de manière exhaustive en Suisse. Le Kunsthaus de Zurich y remédie en présentant des sculptures, vidéos, installations et performances de cette artiste unique en son genre.
Marina Abramović, Kunsthaus, Zurich, du 25 octobre 2024 au 16 février 2025.
Florence Grivel/sc