A Genève, une exposition fait tourner les toupies de Jean-Pierre de Siebenthal
L'exposition temporaire et gratuite du Musée d’histoire des sciences de Genève, intitulée "Par la force des choses", veut reconstituer les différentes inventions des physiciens pour raconter l'histoire de la gravitation. Après les pendules et les gyroscopes sur un petit plateau posé sur une table, les visiteurs et visiteuses découvrent les toupies de Jean-Pierre de Siebenthal, provenant de son atelier du "faiseur de toupies" à Genève.
Une rencontre inattendue
Avant de s’intéresser aux toupies en bois, Jean-Pierre de Siebenthal a eu plusieurs vies. Il a été cuisinier, entrepreneur et navigateur de haut niveau. Il est même allé jusqu'aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996. Mais en 2020, il se découvre la passion des toupies. Il apprend le tournage sur bois dans le Jura avec l’artisan Claude Bondet, puis travaille avec le concepteur de toupies français Christian Laloye pour fabriquer les siennes. Depuis, il n’arrête plus avec presque mille toupies à son compteur, fabriquées à la main et toujours en bois de hêtre, de noyer ou d'érable.
Loin des toupies de combat, les œuvres de Jean-Pierre de Siebenthal sont zen. Elles démarrent à l’aide d’un ruban et leur fabrication leur permet de tourner de trois à quatre minutes, une durée très longue pour ces jouets. "J’ai débuté par une recherche sur internet, se souvient Jean-Pierre de Siebenthal dans l’émission Vertigo du 30 mai. J’y ai trouvé le tour à bois et les tourneurs sur bois, qui faisaient gicler des copeaux. Cela m’a attiré, puis j’ai craqué en achetant un tour à bois. Cette exposition, c’est un amour des choses bien faites qu’on peut partager. C’est quelque chose de très enrichissant."
Une métaphore pour la vie
Stéphane Fischer, assistant-conservateur du Musée d'histoire des sciences, a décidé de faire exister les toupies de Jean-Pierre de Siebenthal dans l'exposition "Par la force des choses": "C’est un objet à la fois tellement simple et tellement fascinant. Il existe depuis longtemps et on ne se lasse pas de lancer une toupie, puis de la regarder tourner le plus longtemps possible. À chaque fois qu'elle commence à peu à osciller, à basculer, on sait que c'est la fin de quelque chose. Elle retombe et on recommence. Cela fait partie de la vie."
Sujet radio: Layla Shlonsky
Adaptation web: Myriam Semaani
Exposition "Par la force des choses", Musée d'histoire des sciences, Genève, jusqu'au 2 mars 2025.