Dans son exposition intitulée "Fings", contraction de "Finding Things" ("trouver des choses"), Camille Lichtenstern met en scène près de 700 objets insolites chinés entre la France et la Suisse pendant un an et sélectionnés pour leurs formes, leurs matières et leurs couleurs.
De brocante en brocante, de découverte en découverte, l'artiste collectionneuse a choisi toutes sortes d'objets utiles à son projet. Au fil de sa quête, elle est même tombée sur quelques belles surprises: "Il y a quelques années, j'ai fabriqué un vase en céramique. Je l'ai retrouvé sur le stand d'un brocanteur que j'affectionne à Paris. Cela m'a bouleversée. J'aime me laisser surprendre par les objets", raconte Camille Lichtenstern dans le 12h45 du 11 juin.
Des objets pour se sentir partout chez elle
Camille Lichtenstern est d'abord set designer, soit décoratrice pour les shooting photo dans le milieu de la mode et de la publicité. Sa signature: son intérêt pour les objets du quotidien qu'elle aime chiner. Un goût qui lui vient de son enfance faite de déménagements à travers le monde pour suivre un père diplomate. Et ce sont les objets qui suivaient sa famille dans les cartons qui lui ont permis de se sentir toujours chez elle.
Pour le CACY, Camille Lichtenstern a créé de manière instinctive des associations de ready-made, des objets du quotidien qui deviennent oeuvres d'art. Après les avoir méticuleusement répertoriés, leur ensemble donne lieu à une immense nature morte aux allures de brocante. "J'aime bien les objets mal-aimés ou les objets oubliés", souligne l'artiste.
Avec humour, cette proposition surréaliste de Camille Lichtenstern questionne les frontières supposées ou réelles entre les disciplines et les métiers d'art et offre quelques jolis clins d'oeil à des artistes comme Man Ray et Magritte.
Propos recueillis par Julie Evard
Adaptation web: Lara Donnet
"Fings" de Camille Lichtenstern, Centre d'art contemporain d'Yverdon-les-Bains (CACY), du 19 mai au 11 août 2024.