Lika Nüssli investit la Villa Bernasconi, au Grand Lancy à Genève. Alternant dessins, peintures, bandes dessinées, installations, textiles brodés ou performances, ses œuvres ont été réalisées lors de voyages, en ville ou en pleine nature. La Saint-Galloise s’inspire des questions environnementales, sociétales et féministes.
"Je suis souvent la nuit", le nom de l’exposition, rassemble les créations de Lika Nüssli de ces deux dernières années à la manière d’une rétrospective. Le fil conducteur: la spontanéité et l’accident provoqué. "Je suis souvent la nuit" est aussi le nom du poème, écrit par l’artiste, qui guide les visiteurs et visiteuses lors de leur visite.
Pas de croquis ni de brouillons
Lika Nüssli n’aime pas les croquis. Son art est instantané, même dans ses bandes dessinées. Une forme de création expérimentale qui sublime l’inattendu et l’impromptu. "Le moment est important pour moi, explique l’artiste, interrogée par la RTS dans le 19h30 du 15 février. Et les dessins qui naissent de ce moment sont toujours liés à ce qui va s’y passer. On ne peut pas invoquer le moment, il faut toujours qu’on le laisse passer, mais lui, il laisse des traces. La vie aussi laisse des traces, comme les rencontres. C’est cette empreinte visuelle que je recherche."
L’artiste réalise également des séries en s’imposant des rituels. Par exemple, en réalisant une illustration par jour, le dessin devient un acte quotidien méditatif où elle se laisse porter par son trait et son état d’esprit. Idem avec la broderie, où elle s’abandonne dans les allers-retours de son aiguille sur ses mouchoirs d’enfance, qu’elle brode dans le train.
Parmi les différentes techniques qu'elle utilise, Lika Nüssli apprécie de peindre sur le tissu. "C’est quelque chose de corporel. J’ai commencé à faire des performances avec ce matériau. Dehors, je travaille avec de l’aquarelle. Lorsque les couleurs sont mouillées, elles changent à nouveau. Je me sers de draps en lin qui ont déjà été utilisés et dans lesquels beaucoup de gens ont passé leurs nuits. Des nuits où ils ont pleuré, fait l’amour ou transpiré et rêvé", conclut l’artiste.
Sujet TV: Gilles de Diesbach
Adaptation web: Myriam Semaani
"Je suis souvent la nuit", à voir dans la Villa Bernasconi de Lancy (GE) jusqu'au 24 mars 2024. Une performance est prévue en présence de l’artiste le 1er mars, un atelier pour les familles le 3 mars ainsi qu’une conversation avec l’artiste le 24 mars 2024.