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L'intense et inlassable quête picturale de Nicolas de Staël exposée à Lausanne

La Fondation de l’Hermitage à Lausanne accueille une rétrospective du peintre Nicolas de Staël
La Fondation de l’Hermitage à Lausanne accueille une rétrospective du peintre Nicolas de Staël / 19h30 / 2 min. / le 12 février 2024
Après Paris, la grande rétrospective du peintre français d'origine russe Nicolas de Staël s'arrête à Lausanne à la Fondation de l'Hermitage. L'exposition rassemble 105 oeuvres dont 67 jamais vues en Suisse. Une quête picturale à découvrir jusqu'au 9 juin.

Nicolas de Staël (1914-1955), "c'est l'homme de l'émerveillement face au spectacle du monde. C'est le peintre de la tonalité et de la diversité des lumières, de la recherche et de l'expérimentation, du renouvellement constant. C'est une peinture de l'instant, sensuelle et charnelle, pas du tout intellectuelle, ni académique", résume avec enthousiasme Pierre Wat, l'un des commissaires de l'exposition .

Cette rétrospective diffère de celle du Musée d'art moderne de Paris. Avec deux fois moins de tableaux, elle suit chronologiquement la "quête picturale d'une rare intensité du peintre à travers l'aventure existentielle de l'homme", selon les mots de l'historien de l'art et professeur à l'Université de Paris (Panthéon-Sorbonne).

Artiste "fou de peinture"

L'exposition est découpée en onze parties à visiter de bas en haut dans la belle demeure de l'Hermitage. Elle commence par les voyages de jeunesse et les premières années parisiennes du peintre. Puis arrive l'installation de Nicolas de Staël dans le Vaucluse, le fameux voyage en Sicile en 1953 et les derniers mois à Antibes, dans un atelier face à la mer, jusqu'à son suicide en 1955. Un documentaire inédit "Nicolas de Staël, la peinture à vif", vient compléter cette rétrospective.

Sur les 105 oeuvres exposées, quinze seulement viennent d'une demi-douzaine de musées publics et le reste de collections privées suisses, européennes et internationales. L'idée commune avec l'exposition parisienne était de se focaliser à 100% sur l'oeuvre, sur le travail du peintre, un artiste "fou de peinture".

Travail dans l'urgence, entre figuration et abstraction

En explorant le parcours chronologique, où chaque salle correspond à une ou plusieurs années de travail de l'artiste, le visiteur découvre ses évolutions successives. Depuis ses premiers pas figuratifs et ses toiles sombres et matiérées des années 1940 jusqu'à ses tableaux peints à la veille de sa mort, qui gagnent en fluidité et en intensité chromatique.

Malgré la fulgurance de son oeuvre, qui tient en une douzaine d'années, il n'a cessé de se renouveler, de se réinventer. Mené dans l'urgence, son travail oscille entre figuration et abstraction, bouleversant la distinction pour mieux imposer ses vues imaginaires du monde réel.

Mosaïque de couleurs et de lumières

Que ce soit dans ses grands tableaux, tels les deux chefs-d'oeuvre "Parc des Princes" (1952) et "Grande composition bleue" (1950-51), ou dans les paysages du Lavandou, du Vaucluse, de Normandie, d'Île-de-France ou de Sicile, mais également dans ses natures mortes, ses portraits, des gravures ou carnets, le public peut picturalement "éprouver" les oeuvres de Nicolas de Staël tout en voyageant dans une infinie mosaïque de couleurs et de lumières.

Homme désespéré et artiste flamboyant à la fois, le mystère perdure autour de Nicolas de Staël. Lorsqu'il se jette du toit-terrasse de son atelier à Antibes le 16 mars 1955, il laisse à cette période parmi ses peintures les plus éblouissantes de clarté, voire joyeuses pour certaines.

ats/olhor

Rétrospective Nicolas de Staël, Fondation de l'Hermitage, Lausanne, du 9 février au 9 juin 2024.

Le documentaire "Nicolas de Staël, la peinture à vif" de François Lévy-Kuentz, est à découvrir sur RTS 1 le 22 février 2024 à 22h30 et disponible sur PlayRTS jusqu'au 22 mai 2024.

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