La peintre grisonne Angelica Kauffmann exposée à la Royal Academy of Arts de Londres
Née en 1741 à Coire dans les Grisons, Angelica Kauffmann (aussi connue sous le nom d'Angelica Kauffman en anglais) reçoit dès son enfance une éducation à la peinture de la part de son père, le peintre autrichien Joseph Johann Kauffmann. Dès 1752, sa famille déménage à Côme en Italie, où Kauffmann peint pour le comte de Salis, qui a des origines suisses. Au bord du lac, la jeune fille y développe ses talents de portraitiste.
Au fil des voyages avec son père, elle se bâtit une réputation auprès de la haute société, acteurs et actrices comme aristocrates, qui raffolent de ses portraits charismatiques inspirés de la mythologie grecque. Les sujets favoris d’Angelica Kauffmann sont les femmes, qu’elle peint en héroïnes. Elle en fait sa spécialité.
En 1766, sur l’invitation de Lady Wentworth, épouse du Premier ministre de Grande-Bretagne Charles Watson-Wentworth, Angelica Kauffmann et son père se rendent à Londres. Deux ans plus tard, elle fonde la Royal Academy of Arts aux côtés de nombreux autres artistes comme le peintre Joshua Reynolds, qui la préside alors et l’architecte James Wyatt. Aujourd’hui, cette même académie lui rend hommage avec une exposition intitulée sobrement "Angelica Kauffman", à voir jusqu’au 30 juin.
Des Grisons à l’Angleterre
Parmi les oeuvres phares de l’exposition, un autoportrait où l'artiste se représente en train d’hésiter entre les arts de la peinture et de la musique. "Dans cet autoportrait fascinant, Angelica Kauffmann se met dans le rôle d'un héros classique, Hercule. En mélangeant le portrait à cette scène, elle montre toute la gamme de son talent artistique, explique dans le 19h30 du 6 avril Rebecca Bray, curatrice de l’exposition. Être née en Suisse la plaçait dans cette situation très centrale qui lui permettait de voyager et de facilement rencontrer des gens partout en Europe."
Aujourd'hui encore, la peintre helvétique continue à fasciner les artistes, comme le peintre et sculpteur londonien Paul Wuensche. "J'ai appris d'elle à rester fidèle à moi-même et à ne pas avoir une idée prédéfinie de ce que je dois faire. Les portraits en peinture aujourd'hui sont plus philosophiques. Quand j'ai commencé, je voulais qu'un portrait ne soit pas qu'une simple image. Je souhaitais créer l’impression que cette personne était avec vous dans la pièce."
Sujet TV: Clément Bürge
Adaptation web: Myriam Semaani
"Angelica Kauffman", à voir jusqu'au 30 juin 2024 à la Royal Academy of Arts à Londres.