Modifié

Les Journées photographiques de Bienne réfléchissent à la banalité

Chronique culturelle : la 27e édition des Journées photographiques de Bienne questionne le banal comme résistance aux images sensationnelles
Chronique culturelle : la 27e édition des Journées photographiques de Bienne questionne le banal comme résistance aux images sensationnelles / 19h30 / 2 min. / le 2 mai 2024
La 27e édition des Journées photographiques de Bienne invite le public à s'interroger sur le banal, l'ordinaire, le familier comme résistance face à la prolifération d'images sensationnelles qui s'imposent dans le quotidien. Vingt-trois expositions sont à découvrir du 3 au 26 mai.

Qu'est-ce qui se cache derrière les choses communes, derrière ce qu'on ne voit plus tellement on a l'habitude de le voir? C'est la thématique qu’a choisie Sarah Girard, la directrice des Journées photographiques de Bienne, pour ses 23 expositions disséminées dans onze lieux à travers la ville sous le titre "Commonplaces".

Le Bernois Julien Heimann a par exemple parcouru cinq régions du monde pour y photographier avec ironie l'impact de la consommation de masse. Alors que la Française Nina Ferrer-Gleize a suivi le quotidien de son oncle, agriculteur en Ardèche pour dresser un portrait délicat, symbolique d'un métier en souffrance. L'exposition de la Lausannoise Laurence Kubski, dans un grenier en vieille-ville, fait pour sa part le portrait aussi beau que glaçant de l'industrie des poissons d'aquarium.

Une image de l'exposition "Big Fish" de Laurence Kubski, une plongée dans l’univers des poissons d’aquarium, présentée aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Laurence Kubski]
Une image de l'exposition "Big Fish" de Laurence Kubski, une plongée dans l’univers des poissons d’aquarium, présentée aux Journées photographiques de Bienne. [DR - Laurence Kubski]

"J'avais envie de voir le travail de Laurence Kubski se déployer, devenir un peu plus monumental. Là, on l'a suspendu, donc il y a aussi l'aspect des images qui flottent. Elles nous baladent, un petit peu comme des poissons, dans un univers en eaux troubles. Et je trouve que ça amène vraiment une autre dimension. Une dimension physique et sensorielle par rapport aux images", explique Sarah Girard dans le 19h30 du 2 mai.

Quand l'ordinaire devient extraordinaire

A travers les expositions de sa 27e édition, Sarah Girard évoque aussi la tendance actuelle d'un retour à la pratique documentaire. Une photographie en quête de réel, de vrai, où "l'ordinaire devient extraordinaire quand on s'y intéresse". Quand les images nous confrontent à la complexité de ce qui est banal, voire sans intérêt, c'est une belle manière de se remettre en question.

Les travaux des vingt artistes et collectifs suisses et internationaux exposés à Bienne observent ainsi tous le quotidien, le banal ou l'ordinaire sur le terrain. Ils rendent visibles des phénomènes qui ont un impact sur notre environnement, mais qui échappent à nos regards aujourd'hui si sollicités.

Sujet TV: Gilles de Diesbach

Adaptation web: olhor avec ats

Journées photographiques de Bienne, divers lieux, du 3 au 26 mai 2024.

Publié Modifié