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Les photographes japonaises à l'honneur de la 55e édition des Rencontres d'Arles

Une personne regardant l'oeuvre de l'artiste japonaise Ninagawa Mika faisant partie de l'exposition "Quelle joie de vous voir". [AFP - NICOLAS TUCAT]
Une personne regardant l'oeuvre de l'artiste japonaise Ninagawa Mika faisant partie de l'exposition "Quelle joie de vous voir". - [AFP - NICOLAS TUCAT]
Les Rencontres de la photographie d'Arles (sud de la France), qui se tiennent depuis le 1er juillet et jusqu'au 29 septembre, proposent plus de quarante expositions dans divers lieux de la ville. Cette année, le festival offre notamment un focus sur le Japon à travers cinq expositions.

"Quelle joie de vous voir" est l'une des nombreuses expositions présentées, depuis le 1er juillet et jusqu'au 29 septembre, par la 55e édition des Rencontres photo d'Arles, un des festivals de photographie les plus réputés au monde, qui a pour thème cette année "sous la surface", une ode à la diversité du monde. "Quelle joie de vous voir" réunit les clichés de vingt-six Japonaises dont le travail, peu connu, navigue entre vie quotidienne et expérimentations techniques.

Les photographes nippones, "peut-être plus que les photographes françaises et américaines par exemple, ont eu du mal à se faire une place dans le paysage artistique", en partie parce que la société japonaise "ne laisse pas forcément beaucoup d'espoir à une femme qui ne veut ni être mère, ni être femme à temps complet et qui peut-être a d'autres passions", indique à l'AFP une des commissaires de l'exposition, Pauline Vermare.

>> Ecouter l'interview de Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d'Arles, dans l'émission Vertigo :

L'affiche des Rencontres de la photographie de Arles 2024.
Lʹinvité :Christoph Wiesner, "Les Rencontres d'Arles " / Vertigo / 16 min. / le 11 juillet 2024

Une autre explication tient au fait qu'"au Japon, pendant très longtemps, il n'y a pas eu de musées qui présentaient de la photographie, il n'y avait pas de collectionneurs", poursuit Mme Vermare, précisant que les artistes exposées représentent un "grand nombre de générations, de styles et d'approches" sur une période allant des années 1950 à nos jours.

L'exposition sur les photographes nippones est le fruit de quatre années de travail, au terme desquelles les clichés ont été sélectionnés autour de trois thèmes: les critiques de la société, le quotidien, et enfin les expérimentations autour de la photographie.

Rendre leur place aux photographes nippones

"Je pense que cette année, on est arrivé au bon moment pour pouvoir présenter ce travail sur le Japon. D'une part, j'ai un intérêt pour explorer la scène féminine, sous-représentée pendant très longtemps dans le domaine photographique et donc le travail sur l'exposition 'Quelle joie de vous voir' était un projet qui nous tenait à coeur. Cette exposition est le coeur de cette saison japonaise", souligne Christoph Wiesner, directeur de l'événement, dans l'émission Vertigo du 11 juillet.

Dans la ville provençale au riche passé romain, les visiteurs pourront donc admirer les tirages ultra colorés de la quinquagénaire Mika Ninagawa, les images de sa cadette Mari Katayama, qui montre des femmes portant des prothèses de jambes, ou encore la photo provocatrice de Yurie Nagashima, où une femme enceinte quasiment nue fait un doigt d'honneur, les yeux rivés sur l'objectif. Parmi les artistes exposées, on trouve également Asako Narahashi et ses paysages aquatiques, ou encore Yuki Tawada.

Le public découvrant l'oeuvre de la japonaise Nagashima Yurie aux 55e Rencontres d'Arles. [AFP - NICOLAS TUCAT]
Le public découvrant l'oeuvre de la japonaise Nagashima Yurie aux 55e Rencontres d'Arles. [AFP - NICOLAS TUCAT]

L'exposition "est née d'un désir de présenter des photographes qui avaient très peu exposé en dehors du Japon", a souligné pour sa part Pauline Vermare à l'AFP, assurant que plusieurs artistes s'étaient rencontrées, parfois pour la première fois, à Arles.

Cinq expositions consacrées au Japon

A travers plus de quarante expositions dans toutes la ville française, c'est une véritable mise en lumière de la photographie contemporaine que propose le festival. Cinq expositions sont consacrées au Japon. "L'idée était aussi de donner à toutes ces expositions ensemble une force pour pouvoir les percevoir, parce que quand ce sont des territoires éloignés, il est intéressant je pense d'avoir plusieurs perspectives sur la création dans ces pays", ajoute encore Christoph Wiesner dans Vertigo.

Les Rencontres d'Arles présentent également cette année la première rétrospective mondiale de la portraitiste américaine Mary Ellen Mark, ainsi que les oeuvres de l'Espagnole Cristina de Middel, à qui l'on doit le cliché de l'affiche du festival, ainsi que les clichés subaquatiques du Mississipi signées Nicolas Floc'h.

Propos recueillis par Anne Laure Gannac

Adaptation web: ld avec afp

Les Rencontres de la photographie de Arles, France, du 1er juillet au 29 septembre 2024.

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