Le Musée d'Orsay consacre une exposition à l'impressionniste Gustave Caillebotte
Des raboteurs dans un appartement huppé, de jeunes hommes de bonne famille qui pratiquent les sports aquatiques ou encore des scènes de la vie bourgeoise parisienne: Gustave Caillebotte capture la vie quotidienne de la fin du XIXᵉ siècle. Moins connu que ses illustres confrères Monet, Renoir ou Manet, l’impressionniste était pourtant presque en avance sur son temps, interrogeant la masculinité et l’art moderne.
"C'est une manière pour Caillebotte de dire aux artistes en général et à l'art, ‘voilà ce que doit être l'art moderne’, explique Paul Perrin, conservateur du Musée, dans le 19h30 du 27 décembre. L'art moderne doit témoigner de notre vie d'aujourd'hui. C'est un artiste qui a apporté dans l'impressionnisme à la fois des nouvelles images et des nouvelles façons de voir le monde. Ses cadrages et sa manière de nous immerger dans la peinture étaient vraiment neufs à ce moment-là. Là-dessus, il est audacieux, voire plus que ses amis impressionnistes."
Une masculinité différente des canons de l’époque
Concentrée sur le thème de la figure masculine, l’exposition "Caillebotte, peindre les hommes" du Musée d'Orsay commence par la toile "Parties de bateau", considéré comme l'un des chefs d'œuvre de l'artiste. Cette toile représente un jeune homme de bonne famille en train de ramer dans une barque, regardant ailleurs, l’air pensif.
En effet, 70% des portraits de l'artiste représentent des hommes. Loin des standards de l'époque qui mettent en scène le courage, l'honneur ou la maîtrise de soi, Gustave Caillebotte peint des hommes empreints d'émotion, tantôt forts, tantôt faibles, pensifs ou rêveurs.
Sujet TV: Jan Haesler
Adaptation web: Myriam Semaani
"Caillebotte, peindre les hommes", Musée d’Orsay, Paris, jusqu’au 19 janvier 2025.