A mi-chemin entre Japon et Occident, "Pop Art, mon amour" instaure un dialogue original entre les oeuvres de trois artistes et une partie du fonds de la Maison d'Ailleurs autour de la question du "syncrétisme esthétique".
L'exposition réfléchit au processus qui a amené les artistes japonais à s'inspirer de mouvements (Pop Art, science-fiction) et à les faire entrer en résonance avec l'esthétique nippone. Il en sort des oeuvres hybrides, qui viendront influencer les travaux des artistes occidentaux.
Première suisse pour Tadanori Yokoo
L'exposition présente la première rétrospective en Suisse de Tadanori Yokoo, 80 ans, un graphiste et peintre contemporain "formidable, à qui un musée est consacré à Kobé", a déclaré Pierre Keller, le commissaire de l'exposition.
A travers 48 affiches réalisées entre 1964 et 2016, le visiteur est invité à plonger dans le Pop Art remanié de l'artiste et à contempler les inspirations esthétiques amalgamées dans des oeuvres à la force ironique évidente.
ats/ebz
Art du manga avec Osamu Tezuka
Dans les séries d'affiches de Yokoo, on voit toutes sortes de personnages récurrents inspirés du Pop Art, a relevé Pierre Keller. Dans l'exposition, ils dialoguent avec les oeuvres d'Osamu Tezuka (1928-1989), l'homme qui a révolutionné l'industrie du manga.
Sous son impulsion, les récits se sont allongés et sont devenus des intrigues remplies d'émotion et d'action. Pas moins de 79 planches originales, présentées également en première suisse, offrent un voyage dans toute la carrière "SF" de l'artiste, de ses premiers mangas (Metropolis) à ses chefs-d'oeuvre (Phénix).
Installation de "Ravage"
La Maison d'Ailleurs expose aussi "Ravage", une pièce multimédia inspirée de l'art du manga et réalisée spécialement pour l'exposition. Son auteur le Français Joanie Lemercier invite le spectateur à explorer un paysage étrange à la fois dessiné et animé grâce à une projection.
Quelque 130 objets provenant des collections de la Maison d'Ailleurs complètent le propos. Parmi eux, 60 mangas brossant une brève histoire de la bande dessinée niponne d'après-guerre, 25 figurines évoquant le lien entre mangas et mythologie, des publications ayant trait au space opera ou au cyberpunk, des affiches de films ou encore des vinyles de dessins animés japonais.